MICHELLE DAVID & THE TRUE-TONES – Truth And Soul

Excelsior Recordings
Soul
MICHELLE DAVID & THE TRUE-TONES - Truth And Soul

Originaire de Caroline du Nord, Michelle David représente sans doute ce que notre époque troublée peut proposer de plus proche d’une soul sister à l’ancienne. Bercée toute jeune au chant gospel de l’église, elle a su transposer cet héritage dans le contexte rhythm n’ blues dont il demeure l’un des  ferments les plus actifs. A la tête du trio batave qui l’entoure depuis leur base d’Amsterdam, elle livre un cinquième album plus que jamais ancré dans le début des seventies (soit le second âge d’or du genre), tout en y réservant quelques surprises. Ainsi de ce “Better” d’ouverture, nimbé de cordes sinueuses et d’un bossa beat, mi-chanté en duo dans la langue d’Astrud Gilberto par Lilian Vieira. Le naturel reprend toutefois ses droits avec ces “Days Go By”, “Trust” et “Better Days” que n’auraient sans doute dénigré ni Dionne Warwick ni la grande Diana Ross, et où Miss David confirme qu’elle est bien de la même trempe que ces dernières. Arrangées par le poly-instrumentiste surdoué Paul Willemsen, les parties du quartette à cordes Dutch String Collective sertissent en tout cas le timbre de sa vocaliste au plus près du corps. Le quasi-calypso “You Can Make It”, le funky “Yes I Know” et le bouleversant “Wait” n’auraient pour leur part pas déparé le répertoire de la regrettée Sharon Jones (de même que le mid-tempo “Be Not Afraid”), et le trio des True-Tones y réaffirme à la fois sa profonde culture des genres abordés, et son impressionnante versatilité. À cet égard, le démarquage translucide du “Keep On Running” que Jackie Edwards offrit en son temps au Spencer Davis Group (renommé ici “Yeah Yeah Yeah”) en constitue la seule caution sixties vernaculaire. À l’aise sur tous les rythmes, ce combo n’en préserve pas moins une indéfectible cohérence, qu’il embarque vers les côtes maliennes pour l’instrumental “Sahara”, ou celles de Trinidad pour la biguine “I’ll Fly Away”. Authentique pépite néo-soul, un album qui se hisse sans conteste au sommet de la pile (pourtant plus conséquente que jamais) d’un genre en perpétuelle renaissance.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 23rd 2022

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