Michel Korb chante Francis Lemarque

Chanson française

Pour la petite histoire, Michel Korb est le fils de Francis Lemarque. Refaisons l’histoire, pour ceux qui étaient absents: Francis Lemarque est l’un des auteurs les plus prolifiques et intéressants du siècle dernier, écrivant pour Yves Montand, Charles Trenet, Henri Salvador, Edith Piaf et tant d’autres…
Michel Korb, son fils, donc, et qui a fait la Berkley School, est principalement connu pour ses musiques de films, une bonne trentaine au total, dont certaines disponibles en CD: 1998 – Les 4 Saisons d’Espigoule (musique de film), 2003 – Vodka Lemon (musique de film), 2011 – Chez Gino (musique de film), 2013 – Travail d’arabe (musique de film), 2014 – Afrik’aioli (musique de film).
Il est donc évident que chaque titre de cet album “Michel Korb chante Francis Lemarque” à été sélectionné avec soin, dans une direction particulière qui fait de cet album un véritable collector à plus d’un titre. Côté musical, on est dans un style volontairement jazz manouche. Pas étonnant donc de retrouver entre autre Sanseverino ou Thomas Dutronc qui participent à cette aventure, tout comme Roland Romanelli, Julien Decaux, Patrick Filleul, François Bernat, Romain Vuillemin, Mathias Levy, Sylvain Hamel et Didier Havet.
Dans le postulat de départ de cet album qui sortira le 1er février 2019, il y a certainement cette réflexion de Francis Lemarque: “À quoi serviraient mes chansons si je devais être seul à les chanter?”
La réponse de Michel Korb à cette question: “Papa, tu n’es pas seulement mon père, tu es aussi ce gamin de Paris bercé par la rue. Tu es le “globe-trotter” qui parcourt le monde, le pacifiste, l’humaniste engagé qui se révolte. Tu es le copain généreux qui tend la main, l’homme amoureux, le mari, le poète. Et plus que tout, tu es celui qui nous aime à travers tes chansons. Tu n’ressembles à personne!”
En 12 titres revisités avec intelligence et talent, on redécouvre des chansons que certains d’entre nous connaissaient en étant enfant. Certaines de ces chansons ont marqué l’histoire… “Quand un soldat”… A ce sujet Michel Korb ajoute: “Mon père était un grand pacifiste, un humaniste engagé. En 1953, pendant la guerre d’Indochine, il écrit une chanson qui sera longtemps censurée et notamment pendant la guerre d’Algérie (“Quand un soldat”). Yves Montand, qui l’a chantée en premier sur scène, ne manquait pas de courage. Pendant ses concerts, il avait parfois une rangée de spectateurs pro-militaristes, au premier rang, qui lisaient le journal et perturbaient le bon déroulement de la chanson en guise de protestation.”
Michel Korb continue ainsi: “Dans le répertoire de mon père, il y a une chanson emblématique, une chanson qui sort du lot. Pourtant quand il la présente à Yves Montand, celui-ci n’aime pas la chanson. Il la trouve bancale, pas carrée, elle monte trop haut, descend trop bas… Avec le temps, il a finit par l’adorer et en a fait le plus grand succès de mon père. Une chanson qui a fait le tour du monde: “À Paris”….”.
De mon côté, je me souviens au début des années 80 avoir été invité à la première de Montand à l’Olympia, et avoir été émerveillé par son interprétation de cette chanson. Alors, même si comme moi vous n’êtes ni un spécialiste ni un fan de la chanson française (en dehors de quelques belles âmes comme Léo Ferré, Juliette Greco ou Claude Nougaro), cet album vous permettra de découvrir (ou redécouvrir) de belles écritures musicales et de très beaux textes, et il vous permettra peut-être de regarder la chanson française d’un autre regard.
Bayou Blue Radio et Paris Move considèrent cet album comme “indispensable”, car c’est une belle page d’histoire, sans la moindre ride en vue.

Thierry Docmac
Bayou Blue Radio – Paris-Move