Michael Jones – Celtic Blues

XIII Bis Records – Sony Music
Rock
Confirmation déjà, si nécessaire: l’auteur-compositeur de talent qui nous propose cet opus fut tout d’abord le guitariste qui se tenait dans l’ombre de Jean-Jacques Goldman avant que JJG ne le propulse en pleine lumière, notamment avec ce trio qui enflamma les radios et les charts entre 1990 et 96, Fredericks- Goldman-Jones, et dont les deux albums font partie des gros succès de la chanson française de la fin des 90’s: ‘Fredericks-Goldman-Jones’ et ‘Rouge’, avec la participation remarquée des chœurs de l’Armée Rouge.
 
Celui qui croisa également la route de Taj Mahal, Luther Allison et Robben Ford a souvent prêté son jeu de guitare à des titres purement blues et en découvrant le titre de cet album, ‘Celtic Blues’, on se dit que ça y est, le garçon va nous la jouer (enfin) bluesman reconnaissant, en plein trip ‘retour aux racines’ dans lequel on le sentirait plus qu’à son aise. Avec des titres de la race de ‘Peur de rien blues’ ou ‘Je commence demain’ que l’on avait découverts sur le double LP de Goldman ‘Entre gris clair et gris foncé’, sorti en novembre 1987.
Celui qui remplaça ce même Goldman au sein de Thaï Phong parce que le groupe voulait partir en tournée et que Jean-Jacques Goldman ne voulait pas, avait démontré au travers de ces titres purement blues qu’il avait le jeu de guitare pour. Mais ce ‘pour’, le brave Michael l’a sans doute laissé sur le côté d’une route de son Pays de Galles car l’album proposé ici n’a de blues que le titre. Sans doute un clin d’œil malicieux de plus de ce franco-gallois qui manie la langue de Molière d’aussi belle manière que les auteurs-chanteurs franco-français.
 
Et puis le loustic n’a pas qu’un jeu de gratte assassin, il a aussi une très belle voix (rappelez-vous ‘Je te donne’. Cela fait un bail, hé oui..!) et dans cet album ce sont ces/ses deux atouts majeurs que le gallois vous abat comme cartes maîtresses, comme voulant démontrer sa totale émancipation. Envol du Phénix gallois qui en impose dès le premier titre : ‘Never Forget’, et qui ensuite, plane majestueusement au-dessus de la médiocrité proposée sur les ondes des radios FM. Mêmes des chansons comme ‘Head Hunter’ et ‘You Just Can’t Walk Away’ ne sont pas assez formatées et c’est tant mieux, finalement, le gallois n’ayant pas cédé à la tentation de la soupe commerciale made for FM radios. Gardant pour lui et pour nous l’authenticité de ses chansons, de ses propos, de ses envies, et rien que pour ça, déjà, chapeau, Monsieur Jones.
 
Du Celtic, oui, le sieur nous en propose par bribes, légères, saupoudrées comme sur ‘Took A Long Time’, avec ses flûtes et ses cornemuses. Et comme me le glissait ‘Jonesement vôtre’, un ami guitariste: « C’est le tic blues, et c’est beau, tout simplement.»
 
Un album à découvrir et qui se déguste comme une glace qui fond trop vite sous le soleil. Alors on y retourne et on se le remet, ce Celtic Blues. Délicieux.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
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Michael Jones