METALLICA - Hardwired… To Self-Destruct

Heavy Metal

La gestation de ce premier double album de Metallica en 35 ans de carrière, après la reconnexion aux racines thrash Death Magnetic, a été surveillée comme le lait sur le feu. Le groupe porte en effet le fardeau de sa perfidie (Reload en 1997, Lulu en 2011 avec Lou Reed), mais ne se démobilise pas malgré les privilèges (le long-métrage Through The Never en 2013, l’acquisition de l’usine allemande de pressage de vinyles pour son label Blackened). Passée la surprise du morphing de la pochette signé Herring & Herring, on se laisse emporter par un ensemble cohérent de 12 titres plus longs que progressifs, clairement et puissamment produits par Greg Fidelman, et tous habillés pour YouTube: le poignet droit de James Hetfield – qui a pu se rendre à sa guise au HQ studio de San Rafael en hot rod – est encore alerte, et la batterie triggée de Lars Ulrich n’a jamais aussi bien sonné. Le roi fainéant Kirk Hammet, lui, n’a mis aucun riff sur la table, et questionne sur sa perte de niveau dans les soli. Sabre au clair, James apporte la griserie de la vitesse sur “Hardwired”, l’harmonisation typée NWOBHM sur “Atlas, Rise!” et le travail des voix sur “Moth Into Flame”: trois morceaux qui, sans surprise, on fait le sel du show privé du 15 novembre 2016 à Boulogne-Billancourt, pour une diffusion en clair sur Canal + trois jours plus tard. “Murder One”, du nom de la tête d’ampli Marshall 1976 de Lemmy Kilmister (1945-2015), rappelle que la figure totémique de Motörhead était… mortelle. Enfin, “Lords Of Summer”, joué en concert depuis 2014, ouvre un 3ème CD de reprises et de live, en lieu et place des démos initialement prévues, sur la version (indispensable) deluxe.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, March 24th 2021

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