| Bluegrass, Folk |
Bien qu’ayant grandi dans l’ombre d’un célèbre folk singer et songwriter, la chanteuse, pianiste, guitariste et banjoïste canadienne Meredith Moon n’est en rien le fruit d’un quelconque népotisme. Elle n’apprit d’ailleurs à jouer de son instrument de prédilection que sur le tard, et en autodidacte (via des tutos sur Youtube). Après un premier enregistrement (qu’elle renonça à publier), elle a auto-produit son premier album (Forest Far Away) en 2018, et ne nous en propose donc le successeur qu’aujourd’hui (bien que ses sessions aient débuté dès novembre 2019). Son ancrage dans l’old-time music Appalachienne transpire dès l’émouvant “That Town” (où son timbre clair est rehaussé par le violon d’un certain Tony Allen – sans relation avec le défunt batteur homonyme, et pilier de l’Afrobeat). Celui-ci persiste à l’accompagner sur la plage titulaire, où son jeu fait écho au picking articulé du banjo (dont Meredith offre d’éblouissantes démonstrations bluegrass sur le truculent reel “Soldier’s Joy”, ainsi que les instrumentaux enlevés “Brokenwing Bird” et “Needlecase Medley”). Miss Moon s’illustre également au piano sur quelques ballades languides (“Stracrossed”, “Your Cards” et “Mark Twain”, dans la veine de classic songwriters tels que James Taylor, Joni Mitchell et le Neil Young), ou encore à la guitare acoustique pour des complaintes de campfire (“Lighthouse County”, “Slow Moving Train”). En huit compositions originales et deux adaptations de traditionals, voici donc une nouvelle voix à suivre sur la scène country-folk actuelle, et puisqu’elle peut désormais l’assumer sans trop risquer d’en pâtir, révélons le in fine: Meredith Moon n’est autre que la propre fille de Gordon Lightfoot. Et quoi que l’on en dise, en l’occurrence, bon sang ne saurait mentir…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, April 22nd 2023
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