MERCY JOHN – Let It Go Easy

Butler Records
Americana
MERCY JOHN - Let It Go Easy

On aurait tort de dénigrer les Bataves. En effet, de Herman Brood à Golden Earring, sans oublier Shocking Blue, Cuby & The Blizzards, Oscar Benton, ni surtout Johannes Hendrikus Jacob van den Berg (alias Harry Vanda, pilier des Easybeats et de Flash & The Pan, et co-producteur des premiers AC/DC), le pays des tulipes, des polders et des moulins n’a jamais démérité à prodiguer des formations rock d’envergure internationale. Car en dépit de son pseudonyme trompeur, le singer-songwriter Mercy John est aussi Néerlandais que Johan Cruiff et Vincent Van Gogh purent l’être. Après un premier album sous le nom de John Henry, il en publia une autre sous son nouveau moniker en février 2017 (“This Ain’t New-York”). Amplement relayé par les radios nationales, ce dernier lui ouvrit les portes des plus grands festivals de son pays. Conscient de l’étape décisive que constitue à présent son follow-up, Mercy John n’a rien laissé au hasard, et abat une carte maîtresse avec ces douze nouvelles compositions. Entre Tom Petty (“Bad Start”, “Bullets For Sale”), Springsteen (“Trains”) Ryan Adams (“Enemy Fire”, “Knock Me Out”, “Waiting For Your Love”) et Jason Isbell (“Demons”, “Safe Now”, “Come Over Tonight”, “Cruel Love” et la plage titulaire), il s’affirme en effet l’orfèvre inopiné d’une americana bon teint, dont les hymnes n’ont guère à envier à ses modèles d’outre-Atlantique. Entouré d’un gang resserré de musiciens hors-pair (claviers, chœurs et pedal-steel inclus), il a confié le mastering de cette galette à un studio new-yorkais, accentuant ainsi son potentiel airplay. À propos, “Merci John” était le titre d’une chanson de notre regretté Christophe (en 1976), et même si l’on ne voit pas franchement le rapport, il n’en subsiste pas moins une troublante coïncidence. Un artiste aussi doué qu’attachant, recommandé aux amateurs des références précitées.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 14th 2020