Latin Jazz |

Cette aventure débute par la rencontre, au Centre des Musiques Didier Lockwood, d’une chanteuse et pianiste de formation classique et d’un guitariste fraîchement émoulu du conservatoire de Rennes. Autant rompus au jazz qu’à la musique brésilienne, Romain Salmon (c’est lui) et Mathilde Gardien (c’est elle) commencent dès lors à se produire en duo, et à élaborer ensemble quelques compositions personnelles. Partant de la liberté qu’insuffle le scat, et sur la base de leurs références respectives, ce tandem ne tarde pas à recruter le contrebassiste Matis Regnault et le batteur Basile Guéguen pour étendre leur formule à un quartet. La plage titulaire par laquelle s’ouvre cet opus déploie des circonvolutions moyen-orientales, avec le renfort de Tony Paeleman (qui s’y fend d’un étourdissant chorus au Fender Rhodes, et produit et mixe par ailleurs l’album). Le Brésil ne tarde pas à affleurer avec les enlevés “Somewhere” et “Opa”, rythmés par la guitare acoustique de Romain, la contrebasse de Matis et les rimshots et balais de Basile, autour desquels s’enlace avec sensualité la voix de Mathilde. Débordant délibérément ce cadre, l’étourdissant “Murcia” et le fado “This Is Goodbye” incorporent des éléments de six cordes flamenco, tandis que “Vole” et “Ciel De Mars” empruntent à la chanson Rive-Gauche révisée façon Saravah, et que “Prelude” convoque des ambiances à la Morricone. Et si leur héritage bossa demeure omniprésent, nos Quatre Fantastiques semblent toutefois répugner à s’y confiner, comme en témoignent maintes échappées (le solo enflammé de guitare électrique sur “Intruders” n’en est que l’un des multiples exemples). Magistralement composé et interprété, imaginez l’album que Pierre Barouh et Michel Legrand auraient pu arranger pour Elis Regina, avec un guitariste sous influence Baden Powell, Al Di Meola et Paco De Lucia, et la section rythmique de Return To Forever. Pour tarabiscotée que cette comparaison puisse paraître, l’intense fluidité de ce premier essai, transporté comme une plume par le timbre si pur et modulé de sa vocaliste, lui confère un indéniable goût de revenez-y. Et le plus souvent possible, pardi.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 24th 2025
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En concert:
29 juillet 2025 : CREST Jazz (finalistes du concours de jazz vocal)
26 août : Jazz En Place, DINAN
24 septembre : Sunside, PARIS (avec Tony Paeleman pour guest)
9 octobre : Jazz in FORT-l’ÉCLUSE (Suisse)
10 octobre : La Caverne Jazz, MARSEILLE
8 novembre ; COURTRAI Jazz (Belgique)
27 novembre : Les Bascules, PARIS
16 avril 2026 : Jazz Club, GRENOBLE
17 avril 2026 : Jazz Club, CHAMBÉRY