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Toutes proportions gardées, le dénommé Daniel Melingo (né il y a 64 ans à Buenos Aires) est un peu l’équivalent Argentin de notre regretté Arno. Soit un véritable melting-pot à lui seul (ou, comme l’aurait sans doute mieux exprimé encore feu Hintjens, “un bordel itinérant”). Après avoir échappé à la dictature locale en migrant au Brésil (où il participa au groupe Agua de Milton Nascimento), il s’établit à Madrid (alors en pleine Movida), où il intégra la formation punk Toreros Muertos, avant de rentrer au pays pour y succomber au charme du tango louche des bas-fonds. Il fallut attendre 1998 pour que, sous l’égide d’Eduardo Makaroff (guitariste du Gotan Project), il osât enfin entamer une carrière solo d’où, au fil de huit albums, il décline à l’envi depuis son personnage de crooner-hobo auquel, comme pour Gainsbourg, Renaud et Bruant avant lui, adhèrent autant les bobos que la racaille. En 23 titres triés sur le volet, cette anthologie célèbre le dernier quart de siècle de ce poète des ruelles obscures et des amours clandestines, avec l’errance permanente pour destin. Imaginez Paolo Conte gavé de weed, interprétant du Carlos Gardel et de l’Astor Piazzola accompagné par Eliades Ochoa et l’Aconcagua Project, pour la bande-son d’un film de Pedro Almodovar. Aussi envoûtante et enivrante qu’une grappa de contrebande, cette anthologie vous fera assurément de l’usage – et voyager, aussi !

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 5th 2022

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AYER (del Barrio me voy) MELINGO S’IL VOUS PLAÎT TOUR 2022 in Moods Club, Zürich, 5/4/22:

Daniel Melingo: Concierto en La Sala Argentina (2015):