Metal

Le visuel de ce nouvel album de Megadeth est particulièrement élitiste puisque seuls les physiciens du CERN – et les docteurs-ingénieurs de cette auguste rédaction – auront reconnu le Solénoïde Compact à Muons, fleuron de la recherche sur le boson de Higgs et les particules constitutrices de la matière noire. Musicalement, par contre, il est beaucoup moins question d’innovation. Johnny K, reconduit dans ses fonctions de producteur, a assuré un son d’enfer à ces 10 titres – hors reprise – tous signés ou co-signés par Dave Mustaine. La voix est médium et les compositions dans la veine des sorties récentes du groupe, i.e. Metal avec un zest de modernisme et des velléités commerciales. Les prises de risque sont d’autant plus remarquables qu’elles sont rares, comme les intros respectivement Country et bluesy de “The Blackest Crow” et “Don’t Turn Your Back”. Mais les deux réussites sont ailleurs et se nomment “Dance In The Rain”, dont on vous laisse apprécier la brutalité du changement de tempo, et “Cold Sweat” de Thin Lizzy (Thunder And Lightning, 1982), avec le célèbre solo final en tapping. Assez convenu dans sa globalité, Super Collider ne devrait pas être trop difficile à marketer pour le tout-puissant Universal.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’ + CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK