MEAN MARY – Portrait Of A Woman (Part 1)

Woodrock Records
Folk
MEAN MARY - Portrait Of A Woman (Part 1)

Née en 1980, Mary James est une ex-jeune prodige de la folk music contemporaine. Cadette d’une fratrie de six enfants, elle naquit en Alabama et grandit en Floride, au sein d’une famille tellement proche de la nature qu’elle vécut au fond des bois, sans eau courante ni électricité, tout en y bénéficiant d’une éducation “à la maison”. Ayant révélé dès le plus jeune âge des dispositions musicales précoces, elle commença à se produire au banjo (ainsi qu’au violon et à la guitare) dès son sixième anniversaire, le plus souvent accompagnée de son frère James, et sous la houlette de leur mère Jean. Leur adolescence les vit essaimer entre l’Alabama et Nashville, jusqu’à y devenir une attraction locale. Leur mère ayant pour sa part développé des talents littéraires, la famille se relocalisa à L.A., où le frère et la sœur s’impliquèrent trois ans durant dans la production audio-visuelle, que ce soit en tant que figurants, ou en contribuant aux bandes-son de divers films et programmes. Finalement lassée du bitume et des palmiers, la tribu revint s’établir dans le Tennessee, où les carrières musicales de Frank et Mary reprirent de plus belle. Sur son septième album solo (elle en a enregistré deux autres avec son frère, et prépare pour le mois d’août un E.P. plus électrique avec son side project The Contrarys), on retrouve avec bonheur son timbre vocal assuré, ainsi que la confondante virtuosité instrumentale dont elle n’a même plus besoin de faire étalage. En ayant composé la quasi-moitié avec sa mère Jean, elle délivre onze nouvelles plages dans la veine folk où elle excelle. Tantôt en duo vocal avec son frère Frank (comme leur pseudo-ancêtre Jesse jadis), elle régalera les plus exigeants des folk et bluegrass addicts, entre saynètes reels (“Bridge Out”) et instrumental jigs à faire pâmer tout Appalachien d’ascendance irlandaise qui se respecte (“Merry Eyes”, “Butterfly Sky”). Susceptible de raviver tour à tour les ombres de Steeleye Span et Fairport Convention (“Cranberry Gown”, “No Man’s Land”, “Bette Come Back”) et celles de Judy Collins et Joni Mitchell (“Big Tour Bus”, “Old Banjo”, “Clouds Roll By”), elle s’appuie sur une section rythmique aussi feutrée qu’efficace, quitte à proposer un tango orientalo-balkanique au détour d’une ritournelle (l’irrésistible “A Kiss Can Hide Two Faces”, dont Kate Bush aurait sûrement fait bonne chère). D’un niveau déjà conséquent sur ses prédécesseurs, le songwriting se hisse ici à celui d’excellence qui en caractérise l’interprétation (ainsi sur “Only Time To Pray”, où Mary assure de front les parties vocales, ainsi que celles de banjo, de guitare et de violon). Comment vous l’écrire? Trivialement dit, c’est de la bombe, bébé, et on attend la suite (Part. 2) de pied ferme cet automne!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 22nd 2022

::::::::::::::::::::

Page Facebook ICI