MAX GERL

JMI Recordings
Jazz
MAX GERL

Avec pour mentor (et producteur) une légende de son instrument telle que Stanley Clarke, le jeune bassiste et contrebassiste Max Gerl propose ici son second album (après “Tbilisi” en 2019). À la différence de son prédécesseur (enregistré en quartette sous l’influence de John Coltrane), celui-ci le présente en solo intégral. Désigné par Clarke comme un “bass folk song”, l’introductif “Patience To Find The Start Of The Journey’s Path”, exécuté à la contrebasse, exploite en effet largement les capacités mélodiques de l’instrument, tout en proposant, comme toute pièce jazz qui se respecte, un développement improvisé autour de son thème. Enregistrée sur deux pistes, celle-ci ne dissimule en rien sa dimension rythmique et percussive (on y entend distinctement le claquement des cordes sur le manche, dont les contrebassistes de rockabilly savent si bien user pour accentuer le backbeat, ainsi que le battement du pied de Max). Initialement composé pour un trio, “Jimmy’s House Painting” est réminiscent de la rencontre de notre jeune bassiste avec le joueur sénégalais de sabar Lamine Touré. Joué à l’archet, “For Rinat” propose un requiem pour le grand bassiste Russe Rinat Ibragimov, tragiquement disparu lors de la récente pandémie de COVID 19. Il en résulte l’impression troublante d’ouïr une pièce de violoncelle dans un contexte romantique de musique de chambre. Hormis “Language Of The Unheard” (composé dans l’émotion suivant le meutre de George Floyd), “Let’s Cool One” et le “Postlude” conclusif (signé Thelonious Monk), la moitié des plages de cette collection résulte d’improvisations en studio (avec à la basse électrique “Allegro” et “Elegy”, sur lesquels plane encore manifestement la marque de Stanley Clarke). “Mon principal défi consistait à surmonter mon désir de créer une performance parfaite. En y renonçant, je crois avoir pu accéder à une musicalité plus pure”. Mission accomplie, Max: si vous imaginiez la basse confinée à l’arrière-plan de solistes inspirés, ce disque vous en détrompera aisément.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 31st 2023

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Killer transcription of Chick Corea’s “Chasin the Train” by Max Gerl, on Facebook, HERE