Matthieu Marthouret Organ Quartet – Play Ground

Play Ground
Jazz
Fallait oser, et ils l’ont fait, les quatre sorciers que sont Matthieu Marthouret, David Prez, Sandro Zefara et Manu Franchi, en associant dans un quartet de jazz batterie, guitare, saxo et orgue Hammond. Fallait oser, parce que rien ne laissait présager que l’alchimie de ces quatre éléments allait pouvoir permettre la fusion de l’acier et du coton, de l’air et du feu: l’acier de la batterie avec le coton de la guitare, le feu du saxo avec l’air de l’orgue Hammond.
Mais le résultat est là, et bien là, au fond du creuset brûlant, avec cette galette argentée et ses neuf instrumentaux absolument lumineux.
 
Tout, ici, est mélange subtil de teintes pastels et de couleurs vives. Le pastel dans ‘Tones Stew’ et les couleurs vives dans ‘Morning Light’. Tous les morceaux sont ainsi colorés selon les humeurs des artistes, fonction de leur inspiration.
Là où certains auraient pu craindre un duel acharné entre orgue Hammond et saxo, sans oublier la guitare, le trio offre au contraire une subtile alternance appuyée, soutenue de batterie étincelante par un excellent Manu Franchi à la batterie. Un batteur dont le prénom laisserait presque à penser qu’à l’instar de Manu Katché, les Manu seraient prédestinés à jouer de la batterie. Ou est-ce le hasard ? Si l’on y croit, au hasard.
 
Pour ma part, point de hasard dans cet opus. Tout semble y être construit à la perfection, avec ce soupçon de génie qui caractérise ces artistes au talent inné et qui ne se la jouent pas. Matthieu est prodigieux à l’orgue Hammond, faisant sonner l’instrument comme si l’on n’avait plus entendu ce son depuis des siècles. Les notes volent, s’élèvent, illuminent le plafond de votre salon tandis que vos enceintes laissent échapper les sanglots du saxo de David Prez.
 
La musique du quatuor est d’une fluidité incomparable et les titres se succèdent comme autant de perles que vous enfilez sur un collier à la valeur inestimable. Discrète quand il le faut, la guitare de Sandro Zerafa se fait subliminale lorsque saxo et orgue Hammond s’effacent, comme sur ce très beau ‘Colors’, un morceau dont le titre illustre parfaitement l’atmosphère de cet album: un opus coloré qui enchantera vos journées, vos soirées, vos nuits. Un album dont les couleurs émerveilleront vos voisins et qui donnera de très belles couleurs à la vie quotidienne de tous ceux à qui vous le ferez écouter.
 
Un album coloré, lumineux, majestueux. Un album qui vous permettra de baisser la lumière de votre salon et qui illuminera vos pensées. Un album ‘Coup de Coeur’, incontestablement, et qui vous touchera aussi, au cœur.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

 

Nos amis de Tribute To Hammond et de Must Record nous gratifient d’une nouvelle galette qui, toute en finesse, nous remet en mémoire les belles sonorités que ces merveilleuses ‘machines’ sont capables de produire lorsque la conduite des claviers est faîte de mains de maître!

 

Et l’on peut dire qu’en la matière, le Matthieu Marthouret s’y connaît plus qu’un minimum. Entouré de quelques acolytes, non moins talentueux, il nous livre, en effet, un opus de jazz très cool et soft qu’il fait bon écouter, le soir, chez soi ou chez des amis, lorsque le calme a fait suite au bruits de la journée, ou dans des clubs de jazz intimistes, comme ceux de la rue des Lombards, à Paris, propices à ce type d’audition.

Sandro Zerafa à la guitare, Manu Franchi à la batterie et David Prez au sax ténor sont de la partie pour accompagner l’organiste dans ses compositions. Lui, assis devant son orgue Hammond B3, mène la danse. Et pendant un peu plus de cinquante sept minutes, la magie opère. Totalement.

 

Emmanuel Bex encourage même le talentueux jeune homme en écrivant un petit mot chaleureux sur la jaquette du disque, et chacun comprendra combien il est important d’être reconnu par ses pairs dans ce milieu où les prétendants sont légions pour peu d’élus. Mais lorsque c’est le seul talent qui fait la différence, alors personne n’est déçu ou désappointé. Au contraire, même. On n’en écoute l’opus qu’avec plus d’attention et de respect.
Troisième disque qu’il signe sous son nom, l’ouvrage est, sans nul doute, annonciateur de lendemains musicaux enchanteurs. Car là est la magie du B3.
 
Dominique Boulay
Matthieu Marthouret