MATT COSTA – Yellow Coat

Dangerbird / Him Media / Bertus / Stay Loose
Pop
MATT COSTA - Yellow Coat

Révélé voici bientôt 18 ans par le guitariste de No Doubt, Tom Dumont, Matt Costa est un auteur-compositeur-interprète californien de 38 ans, dont voici seulement le sixième album. Il faut certes y ajouter pas moins de sept EPs, dont une bonne part (tout comme deux de ses LPs) parut sur le label de Jack Johnson, Brushfire. Il émane de cet ex-skateboarder une coolitude fédératrice typiquement west-coast, de ce genre que ma copine londonienne Gaye Wilson-Smith qualifie lapidairement de “wall-paper music”. Et s’il est vrai que ce disque ne relève pas précisément du tapage dont vos voisins auraient à se plaindre, le caractère délibérément désuet de plages comme “Slow” (qui s’en avère précisément un, au sens le plus suranné du terme) ou “Savannah” tendrait à y dénoter un potentiel second degré, que rien ne vient hélas confirmer. Des niaiseries folk-pop telles que “Make That Change”, “Let Love Heal”, “Last Love Song” ou “So I Say Goodbye” revêtent en effet un tel caractère consensuel que l’on hésite à l’écrire en un seul mot. Pour vous en donner une idée, songez que le “Living in The Material World” de George Harrison passerait presque pour un brûlot situationniste au regard de ces lénifiantes bluettes plan-plan au sirop d’orgeat. Pour paraphraser Chester Himes, “faut être blanc pour faire ça”, ce qui n’excuse évidemment rien. Imaginez Leonard Cohen chantant Cat Stevens (“Sky Full Of Tears”), ou Jeff Buckley avec du jus de navet dans les artères (la soporifique plage titulaire), et vous voilà dispensé de Lexomil pour la saison. La sécu vous félicite et vous en remercie, bonne nuit.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 4th 2020

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MATT COSTA – Yellow Coat: Noté 2 étoiles… pour le layout.