MATT BIANCO – Gravity

Membran
Jazz

Qui écoute encore régulièrement les disques de cette formation britannique? Poser la question, c’est y répondre! C’est la raison pour laquelle le retour sur le devant de la scène de ce groupe foné en 1983 par Kito Poncioni (basse), Mark Reilly (chant) et Danny White (claviers) auquel est venue s’ajouter par la suite Basia Trzetrzelewska (chant),  sonne comme la résurgence de belles sonorités que l’on pensait disparues dans la nuit des temps, dévorées par les outils de communication moderne et la vitesse à laquelle on ingère désormais le présent pour déjà en faire du passé. Même si nous avons du patienter cinq ans depuis leur dernier effort, MATT BIANCO aligne tout de même une vingtaine d’albums à son actif (compilations comprises). Le dernier en date remonte à 2012, hé oui…, et c’était le fameux “Hideaway”. Sur “Gravity” on retrouve bien l’atmosphère jazzy de leurs productions passées, ce mélange quasi anachronique, aujourd’hui plus encore qu’hier, entre swing et Jazz latino teinté de bossa nova. Mark Reilly a formé une nouvelle équipe, qui s’assume davantage comme Jazz Band qui swingue que comme formation aux tonalités pop façon eighties. Il faut dire qu’il travaille dorénavant avec le suédois Magnus Lindgren, saxo ténor, flûte et clarinette, et son batteur, Robert Mehmet Ikiz sur quatre titres. Et que lorsqu’il délaisse le sonneur scandinave, c’est pour s’entourer des musiciens du band de Jamie Cullum, avec Dave o‘ Higgins au sax ténor et baryton, Martin Shaw à la trompette et au Flugelhorn, Sébastien de Krom à la batterie, Geoff Gascoyne à la double basse, Graham Harvet au piano et au Fender Rhodes et la fabuleuse Elisabeth Troy au chant. Le résultat est bluffant, excellent! Un très bon opus de Jazz qui swingue de manière infernale! Le nouveau MATT BIANCO est arrivé et c’est un peu comme pour le “Beaujolais nouveau”, chacun y trouvera le goût du fruit qu’il veut.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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