Mathieu Pesqué – A Secret Garden

autoprod.
Blues
Avec une voix et une guitare acoustique l’artiste est comme le peintre devant la toile vierge, l’écrivain devant la page blanche, le trapéziste face au vide. Toute erreur, aussi petite soit-elle, peut le sanctionner, le condamner, et ce qui devait être un bel enregistrement n’est plus rien car quelque chose n’est pas passé. Ce boulet, ensuite, il le trainera un long moment car je connais des plumes acerbes qui ne pardonnent rien de rien alors que ces mêmes personnes n’ont jamais touché une six cordes de leur vie.
 
Avec sa voix et sa guitare acoustique Mathieu Pesqué a tenté ce saut périlleux du premier album sans filet ou filin de retenue, alignant pour son premier CD neuf compositions et aucune reprise, et ce saut périlleux, hé bien, le Mathieu l’a réussi, et en ce qui nous concerne, ici, avec les félicitations du jury.
 
Félicitations d’autant plus méritées que Mathieu Pesqué a tout écrit et chanté en anglais, avec une intonation parfaite, même si l’on ressent bien à l’écoute de ce ‘Secret Garden’ que le mec est un frenchy. «Un modèle pour beaucoup d’autres chanteurs français», me disait même Nathalie Harrap, chroniqueuse pour le mag anglais ‘Blues Matters’, en écoutant le CD pour la première fois. C’est dire…
 
Côté arrangements, ici et là un peu de pedal steel toute en retenue, le souffle d’un violon, la présence discrète d’une rythmique basse et batterie, aussi, et puis cette voix féminine légère et ensorceleuse qui flotte sur deux titres, celle de Laeticia Bès qui donne à cet album la saveur d’un jardin secret, d’un ‘secret garden’, justement. Un jardin dans lequel je vous conseille vivement d’entrer et dont vous ne serez pas prêt de sortir tant la magie des neuf titres vous emportera là où vous avez toujours rêvé d’aller, au paradis.
 
Mathieu Pesqué