MATCHEDASH PARISH – Saturday Night

Make It Real Records
Soul
MATCHEDASH PARISH - Saturday Night

Bien que voici effectivement leur première livraison sous cette appellation, Matchedash Parish n’est pas à proprement parler un nouveau groupe. Il s’agit plutôt d’un collectif de jeunes artistes canadiens réunis sous la houlette du producteur, pianiste et organiste Lance Anderson. Ce dernier y est fameux pour la diversité des projets dont il est l’initiateur. Dix ans durant auteur, compositeur et band leader pour la chanteuse Shakura S’Aida, il a également monté et dirigé le show célébrant les 90 ans du géant du jazz Oscar Peterson. Patron de son propre label discographique (Make It Real), il a également monté les spectacles commémoratifs de tours mémorables de l’histoire du rock (de “Mad Dogs Ans Englishmen” à “The Last Waltz”), et produit nombre de gloires nationales, parmi lesquelles le claviériste originel du Band, Garth Hudson. Comme par hasard, c’est précisément cette formation historique que rappelle la plage d’ouverture, “When The Rains Come”, avec une touche gospel qu’accentue le caractère choral de la formation. Tendance qui caractérise les neuf originaux que signe Anderson sur cette rondelle, avec ces “Where There Is Love”, “God Gave You Hands” et “Afraid” (ce dernier de la plume de Matt Weidinger, qui en assure avec brio le lead vocal). Distribuant les rôles de cette rock & soul revue moderne, on n’a nulle peine à imaginer Lance Anderson dans la peau du regretté Leon Russell, dont il endosse ici la fonction que ce dernier assurait auprès de Joe Cocker en 1970. Difficile de prévoir l’avenir de cette Paroissse de Matchedash, mais elle constitue en tout cas une jolie carte de visite pour certains de ses paroissiens (ainsi du guitariste Mackenzie Jordan, dont la slide fume “Not Sold On Getting Old”, “Hopeless Romantic” et “This Love Can’t Last”). Avec ses douze membres (dont deux batteurs, deux cuivres, deux claviers et pas moins de cinq vocalistes), Matchedash Parish s’avère capable d’adapter le funk néo-orléanais (l’instrumental “Congo Strut”), comme de rajeunir de vieilles scies aussi éculées que le “Lady Madonna” des Beatles. Un album aussi plaisant que sans prétentions excessives.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 15th 2019