MARTHA FIELDS – Dancing Shadows

Martha Fields Music
Americana

Connaissez-vous le dénominateur commun entre la soul et la country? Dans les deux genres, pas de place pour la demi-mesure: la soul moyenne, ça n’existe tout simplement pas! C’est soit du diamant (Smokey Robinson, Solomon Burke, Marvin Gaye, Curtis Mayfield, Sam Cooke…), soit de la sinistre daube (Percy Sledge, Lionel Richie, Whitney Houston, you name it…). En matière de country, c’est pareil: Travis Tritt ou Dwight Yoakam, Steve Earle ou Kate McRae: camarade, choisis ton camp. Car autant que les thèmes qu’elles abordent, les œuvres de ces deux courants se distinguent par des détails infinitésimaux. Par exemple: trop de sirop gâche la sauce, et trop de gras aussi. Et aussi, ce n’est pas parce que ces musiques se prêtent autant à la danse qu’au barbecue qu’on ne doit les employer qu’à évoquer des niaiseries. Comme le rock, l’Americana gagne toujours à s’écarter du sempiternel “boy meets girl” (ou, dans le cas qui nous occupe, “women leave men”, et vice-versa). Ceci posé, le tri devient aisé: 95% des hits de ces catégories ne traitant quasiment que de cela, le bon grain se distingue facilement de l’ivraie. En ce qui concerne Martha FIELDS, les choses se complexifient toutefois un brin: née en Allemagne d’un couple de Rednecks qui s’y trouvaient en garnison, elle réside la moitié de l’année au Texas, et le reste du temps dans notre terroir bordelais. Entre Bourbon single barrel et Pomerol, son foie balance, mais le plus étonnant réside encore ailleurs: son band sonne 100% Américain, mais s’avère néanmoins 100% Frenchy! Mais comme disent les seuls vrais cow-boys: wipe that grin right off yore face, ’cause these guys can really kick. Telle les authentiques country gurls, Martha FIELDS n’aborde que son propre vécu: précarité contre liberté (“Sukie”), déracinement et exil volontaire (“Paris To Austin”, “Exile”, “Oklahoma On My Mind”, “West Virginia In My Bones”). Mais le plus saisissant demeure l’incroyable imprégnation des french honky-tonkers qui l’accompagnent (s’il n’était le timbre aussi sincère qu’émouvant de leur patronne). Un talent aussi majeur qu’encore méconnu hante donc nos campagnes, et on ne nous avait rien dit…? Au pire, voici donc la prochaine Beverly Jo Scott, mais Martha FIELDS mérite tellement mieux que cela. À vous de jouer, Macadam Cowboys de Sarcelles à Nœux-les-Mines: l’Hexagone n’a sans doute jamais connu pareille opportunité… Puisqu’on vous le dit!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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