MARGAUX LIÉNARD & JULIEN BIGET – Don’t Go Dancin’

La Cahute Production
Folk-Blues
MARGAUX LIÉNARD & JULIEN BIGET - Don't Go Dancin'

Couple à la scène comme à la ville, Margaux Liénard et Julien Biget ne se laissent réduire à aucun cliché, en dépit de leurs parcours distincts. Violoniste émérite, celle-ci a en effet bénéficié d’un apprentissage classique (auprès des conservatoires de Lille et Valenciennes), mais ne s’est pas moins vite engagée sur les voies de traverse du jazz et des musiques celtiques. Quant à lui, autodidacte forgé tout minot aux arcanes du blues du delta sous les égides croisées de Robert Johnson, Blind Willie McTell et Leadbelly, il s’est également aventuré sur la piste des folks irlandais et écossais, avant d’explorer le creuset vivace des musiques du monde. Et à l’écoute des douze plages de leur premier album (paru voici presque trois ans déjà), la simple suggestion de leur apposer une quelconque étiquette suscite l’embarras. Inventaire à la Prévert, y alternent en effet maints three steps orientés tour à tour vers les Appalaches, les moors et les Balkans, mêlés, parmi quelques originaux signés Margaux et Julien, à des relectures souvent radicales de standards et traditionnels (ainsi du “The House Of The Rising Sun” d’ouverture ou de “Going Down In Georgia On A Horn”, tous deux dignes de Gram Parsons, ou encore du “Leavin’ Blues” de Leadbelly, du “The Soul Of A Man” de Blind Willie Johnson et du pourtant éculé “Make Me Down A Pallet On Your Floor”). Bluegrass picker stylé et vocaliste, Julien mêle son timbre à celui de Margaux, dont le violon d’amour (augmenté de cordes sympathiques) évoque tour à tour Stéphane Grappelli, Papa John Creach, Don Sugarcane Harris et les plus déchirants solistes Bessarabiens. Ni totalement folk, ni intégralement blues (mais bien sûr un peu tout cela à la fois), une approche aussi inventive et rafraîchissante que finalement fidèle à ces genres vernaculaires. Il ne semble ainsi pas incongru d’y ouïr une pavane déboucher sur un irish jig façon Ian McCamy (“L’Épicier-Coiffeur/ Le Bedeau de L’Enfer”). Alors qu’un second album s’annonce d’ici la fin de ce millésime, une expérience à suivre de près.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 27th 2024

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https://www.youtube.com/watch?v=ySfpEaVxTMA