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Voilà un opus qui fleure bon le Reggae et qui, à ce titre, s’écoute de manière particulièrement positive ! Et ce, même si c’est à Saint-Ouen, en région parisienne, qu’il a été enregistré. Cela ne surprendra personne si l’on affirme de prime abord que de l’Afrique aux Iles des Caraïbes il n’y a qu’un pas, surtout lorsqu’il s’agit d’oppression et de colonisation. Cet album est le troisième de l’artiste sénégalais Marcel Salem qui avait signé Carroy 44 en 2006 et African Vigil en 2008. Les rythmes évoquent bien la Jamaïque et les textes sont toujours chargés des mêmes préoccupations d’actualité. Le Reggae ayant toujours été d’abord l’expression musicale des oppressions de toutes sortes que subissent les peuples. Les thèmes de ses morceaux sont la cupidité de certaines femmes qui ne cherchent qu’à accumuler des subventions, l’infidélité, l’immigration clandestine, la colonisation, la paupérisation des campagnes, l’esclavagisme contemporain que l’auteur a connu en étant d’abord boxeur professionnel, la famine, et… un hommage aux tirailleurs sénégalais qui sont venus mourir en défendant le sol même de leurs oppresseurs. L’auteur chante principalement en sérère, langue parlée au Sénégal et en Gambie, et un peu en français. Il est accompagné par Valess Assouan à la basse, Eric Rico Delloye à la batterie, Alex Armel à la guitare, Charles Avot aux claviers, David Thierry Desert aux percussions et d’une section de cuivres comprenant trompette, sax ténor, trombone et sax soprano. Marcel Salem nous propose un album de douze titres de très grande qualité, et qui tranche vraiment avec ce que nous passent les radios. Un album très intéressant qui mérite plus qu’une oreille attentive.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)