Marc Minelli – Muddy Waters

(Pirates Production)
Rock
A l’instar de Jack Bon, leader de Ganafoul et actuellement totalement immergé dans un blues débridé au travers du Electric Duo, Marc Minelli a valsé du punk au blues-rock-électro (un blues-rock qui fera hurler certains puristes, et j’en connais…) tout en conservant dans ses veines ce grain de folie qui donne une ‘Minelli’s touch’ à toute musique qu’il aborde, blues ou autre.
 
Marc Minelli, c’est celui qui signa le tube ‘Love Atomic’, décida ensuite de partir pour l’Afrique avec son projet Electro Bamako et de remixer pour Amadou et Mariam avant de vadrouiller ici et là, au gré de ses envies, de ses sensations, passant des routes goudronnées à des chemins tortueux, boueux et marécageux à souhait. Comme si la droite rectiligne de l’autoroute de la vie n’était pas pour lui. Tout comme pour sa musique.
 
Une balade sur des chemins de traverse qui conduisit Marc Minelli à enregistrer les dix chansons de cet album boueux à souhait, ‘Muddy Waters’, dans lequel les ambiances les plus glauques côtoient les envolées les plus lumineuses. Avec toujours cette sensation d’être ici et là tout en étant là-bas, sur la ligne d’horizon, à contre-jour, face au soleil.
 
Celui qui fut invité chez Frédéric Mitterrand et Ardisson (‘Lunette Noires pour Nuits Blanches’), s’invite aujourd’hui dans votre salon, votre bagnole et partout où vous glisserez cet opus. Dix titres au travers desquels Marc Minelli recrache son vécu, avec passion électrique et tendresse électro, avec magie folk et charisme on the rocks. Ecoutez ‘Celebrate’, le dernier titre de cet opus, et vous avez là, en quelques poignées de minutes, tout ce que Marc Minelli vous offre de beau et de crade à la fois, de somptueux et de marécageux. Je vous le disais, muddy waters, réellement muddy waters.
 
‘Muddy Waters’: un titre, le premier de l’album, qui démarre pied au plancher, bourré d’électro et qui vous fera exploser le string tant le plaisir vous prendra au bas ventre. C’est travaillé à la perfection et ca vous dégage bien autour des oreilles, tout comme ‘Hipshaking Liquors’, sur lequel voix et guitare vous emportent dans un tourbillon mi-cotonneux mi-suintant, comme s’il fallait toujours en avoir plein les doigts, et ne jamais passer à côté de cette Minelli’s touch.
C’est liquoreux, c’est boueux et ca dégouline de vos enceintes pour ne plus quitter vos oreilles, avec cet arrière-goût épicé qui vous fait dire que si vous étiez passé à côté de cet opus là, vous auriez foiré votre balade, celle qui vous mène sur les chemins les plus boueux et les plus marécageux. Que vous auriez foiré votre CD-thèque, tout simplement, voire votre année de zik.
Et puis comme vous le glisse ensuite Marc Minelli, chapeau et costard cintré, noirs tous deux, ‘Take Me To America’, car oui, c’est bien le rêve ricain que les européens fantasment jusqu’à plus soif, rêvant de ‘Crazy Jane’ et d’Angel, avant de croiser ‘Mr Dynamite’ sur ces chemins de traverse.
Mr Dynamite, un surnom qui colle nickel à ce Minelli dont on repart avec le prénom tatoué sur le cou. Et en le regardant s’éloigner, vous chanterez avec lui ‘Celebrate’, car punaise, oui, faut le célébrer, cet opus.
 
Putain de baffe, que ce Muddy Waters-là !!!
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
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