Marc Benham – Herbst

Frémeaux & Associés
Jazz

Voilà une tache qui n’est pas si simple qu’il y parait et pas mal d’artistes qui s’y sont frottés peuvent vous l’attester: occuper tout l’espace sonore, seul avec son instrument, pendant toute la durée d’un album. C’est pourtant ce que fait le pianiste Marc Benham sur son nouvel opus, Herbst (Automne, en allemand), et qui est d’ailleurs le titre de sa première composition sur ce CD. Le jeune homme a débuté en étudiant le piano classique en France et en Belgique tout en étant bercé dès son plus jeune âge par des morceaux de Jazz New Orleans car son père, saxophoniste de Dixieland, était un adorateur de swing. Diplômé de la Bill Evans Academy de Paris il a, depuis, effectué une longue série de concerts avec le groupe Llorca, New Corner, FCom, en 2001, formation avant-gardiste mêlant jazz et musiques électroniques, et a été aussi sideman auprès d’artistes de jazz ou de variété, mais aussi pianiste pour films muets, pianiste de cirque, pianiste de croisière. En toutes occasions il a cherché à étudier les styles ainsi que celui de ses musiciens favoris. Et c’est fort de ses influences multiples qu’il s’est mis à la composition. Il n’y a donc rien de surprenant au fait que l’on retrouve parfois des bribes sonores issues de son déjà très riche vécu musical dans les morceaux qu’il signe sur le présent opus. Sur celui-ci qui comprend quatorze titres, huit sont de lui, un de Jesse Greer, un de Thelonious Monk, un de Duke Ellington, un de Brand/Haymes, un de Youmans/Caesar et un de Hirokazu ‘Hip’ Tanaka. Et quand des jazzmen contemporains disent le plus grand bien de ce jeune artiste, on peut lire par exemple ceci: ‘Marc Benham possède à un très haut niveau toutes les qualités attendues d’un authentique musicien…’. Un compliment signé Martial Solal. Du coup, vous comprendrez aisément que Marc Benham n’est pas n’importe qui et qu’un tel compliment mérite que l’on prête une oreille attentive à ce que joue ce garçon.

Marc Benham