Marah – Angels Of Destruction – Nocturne – rock

Munich Records – MRCD 287 / Nocturne
Rock
Y’a pas à dire: la femme est l’avenir de l’homme. Le duo Bielanko (les frangins Serge et David) a bien fait de faire rentrer Christine Smith dans leur combo car la Miss apporte incontestablement un truc en plus, comme ce ‘Angels On A Passing Train’ qu’elle co-signe avec les frères Bielanko et Kirk Henderson. Un titre qui est pour moi, et sans discussion possible, ‘le’ hit de cet opus: tout y est, de la gratte acoustique qui ouvre le bal à la six cordes qui enchaîne sur un air à vous taper la tête contre les murs, de la voix masculine posée et chaude à la rythmique bien présente mais pas trop. Rien à dire, c’est un hit en puissance qui n’attend plus, comme le dentifrice, qu’à jaillir du tube.
 
La force des Bielanko brothers a été également de faire venir de nombreux cuivres qui se fondent dans les titres comme le miel entre vos doigts: c’est chaud et cela fait du bien, sans vous en mettre plein les oreilles. Enregistré à New-York et en partie à Nashville, l’album fait office de grand bazar où vous trouvez du rock de bric et de brock mais où tout semble posé sans faille, là où il faut, comme sur ‘Blue But Cool’, avec chœurs et piano bien présents tandis que sur ‘Old Time Tickin’ Away’ vous prenez un cocktail acidulé de guitare électrifié. Et tout l’opus est comme ça: un génial foutoir où sur certains titres les voix sont lointaines tandis que sur d’autres c’est le piano qui vous marcherait presque sur les pieds.
 
Originalité supplémentaire, le livret n’est pas agrafé mais se déplie comme ces anciens guides touristiques qui s’ouvraient sur huit ou dix pages, et de plus il vous propose le fac-similé des feuillets du carnet de route des frangins Bielanko sur lesquels figurent les paroles de leurs chansons. Apprentis sorciers du son, les Bielanko brothers réussissent avec cet opus un joli tour de magie : ça virevolte, ça déménage, ça se pose, avant de s’envoler pour atterrir loin, là-bas, près d’un piano bar, où à côté de cette cornemuse qui termine ‘Wilderness’ et l’album. Et puis un conseil : ne faites pas comme tant d’autres qui arrêtent leur CD parce que dernier titre s’est achevé. Laissez tourner la galette et vous aurez en prime un titre caché. Hé oui, je vous l’avais bien dit que cet opus est un joyeux foutoir. Un foutoir, oui, mais un génial foutoir.
 
Seul regret : dommage que la couv du livret soit vraiment pas chouette. Z’auraient mieux fait de mettre en couv la dernière photo, celle où les musicos vous tournent le dos, étant face à un rideau de fer baissé et taggé. Celle-là, au moins, elle a du corps. Dommage de ne pas l’avoir mise en prem’. Et puis avec le titre de l’album, cela aurait pu laisser imaginer une suite, un quelque chose de plus choc à cette première prise de vue. Hé-hé….!
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
Marah