Blues |
Vous n’aviez pas acheté le dernier album de Manu Lanvin à sa sortie, l’an dernier? Bien vous en prit, puisqu’il ressort en version augmentée, à l’occasion de sa tournée avec Johnny! Un cas à part, ce Lanvin là. Fils de, certes, mais révélé lors de sa collaboration avec un certain Calvin Russell. Avec pour modèles tutélaires Paul Personne et Neal Black, sa voix rocailleuse et sa volubilité sur les cordes lui auraient sans doute valu un viatique pour le chitlin’ circuit, au fil de la Highway 61 qu’il célèbre à grandes rasades de sustain. Héritage oblige, son originalité n’est guère à chercher parmi ses compositions (“All Night Long” et son riff digne du regretté Howlin’ Wolf, tandis que “Just Wanna Drown” recycle pour sa part celui du “Born Under A Bad Sign” de William Bell, et que “Luzern” accuse son pesant de Jimi). Ce sont avant tout sa conviction et son énergie qui le distinguent, comme en attestent les 53 minutes du DVD bonus transcrivant son passage torride lors de la dernière édition du Cognac Blues Passions. Trois-quatre compos en français viennent tempérer la furie ambiante, ainsi que les quatre bonus-tracks (dont une reprise du “Summertime” de Gershwin, et une du “Freedom” de Richie Havens). À signaler une très chouette incursion vers le rockab’, “Ain’t Got Time For Love”. Qu’il puisse s’avérer incongru de chanter le Mississippi quand on habite près de la Seine est sans doute un autre débat…