Malcolm MacWATT – Dark Harvest

Need To Know Music
Folk
Malcolm MacWATT - Dark Harvest

Maîtrisant à la perfection la guitare, le banjo, la mandoline, le violon, le dobro et le bodhran, Malcolm MacWatt a réalisé pas moins de cinq albums (dont “Settler”, chroniqué ICI) et trois EPs depuis 2018, et se produit en solo sur les circuits Folk et Americana de la capitale de Grande-Bretagne, ainsi qu’occasionnellement avec son groupe, The Glass Mountains, ou en duo avec l’artiste country-folk Shannon Hynes, sous l’appellation de The Broken Bairns. Mixant racines celtiques et américaines, son folk s’ancre autant parmi les vallées encaissées des Appalaches que dans les moors qui enserrent son village natal de Moray. Il joue ici de tous les instruments (sauf du piano, de certaines percussions et du bodhran, pour lesquels il recourt à quelques renforts ponctuels), et délivre treize originaux de sa plume, augmentés d’une reprise du “Out On The Western Plain” de Leadbelly (qu’interprétait aussi en son temps le regretté Rory Gallagher). Quelques invités lui rendent également visite, tels les guitaristes Pat McManus et Nathan Bell, ainsi que les chanteuses Angeline Morrison et Shannon Hynes. Three steps languides (“The Church & The Crown”, “Red River Woman”, “Heather And Honey”, “Drowsy Maggie”), reels plus roots que nature (“Empire In Me”, “The Nightjar’s Fall From Grace” ou la plage titulaire), les textes de ses chansons n’en traitent pas moins des thèmes historiques (l’Empire Colonial Britannique et ses séquelles parmi les populations immigrées en Albion) et politiques (“Strong Is The North Wind”, “Brave David Tyrie” ou “Dark Harvest”, évoquant les conflits sanglants entre Anglais, Écossais, Gallois et Irlandais, ayant abouti à la constitution du Royaume-Uni, ainsi de la ballade conclusive “Semi Scotsman” perpétuant l’appartenance identitaire originelle, voire “Buffalo Thunder” traitant de l’extermination des bisons américains par les colons européens). Le bluegrass “She Told Me Not To Go” charrie des préoccupations écologistes, tandis que “The Last Bowman” porte réflexion sur les effets pervers du progrès technologique. Sous des arrangements aussi sobres qu’élaborés, voici donc un nouveau recueil de compositions d’une exigeante sophistication, ciselées par un artiste d’une impressionnante inspiration. À découvrir sans tarder: le charme et la gratification y sont instantanés.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 31st 2023

::::::::::::::::::::::::::