Dans la nuit bien sombre, écoutez le Malcolm et vous saurez ce qu’est le blues! Sans fioritures, le bougre vous balance ce qu’il a sur le cœur et je peux vous dire, pour avoir passé plus d’une heure en sa compagnie, que les incisions, blessures et autres cicatrices se comptent comme les feuilles mortes en automne. Ne faisant aucune différence entre le folk, le blues ou autre chose encore, Malcolm ne fait aucune différence entre les styles car il les utilise comme il l’entend, avec pour seul but d’exprimer ce qu’il ressent au plus profond de lui-même et ce qui l’oppresse. Puissamment armé d’une 1950 Gibson J-45, il vous balance ses émotions en pleine face et tant pis pour ceux qui ne veulent pas partager. La première fois que je l’ai rencontré, ce Malcolm Holcombe là, j’ai tout de suite songé au monumental ‘Songs FromThe Fourth World’ de l’ami Calvin Russel et je me suis dit que je venais de croiser ce que London avait appelé ‘The People Of The Abyss’. Lui en faisant part, Malcolm acquiesça, en accord avec mon point de vue.

 

C’est cet écorché vif, ce baroudeur de la vie, ce troubadour du blues-folk qui nous propose au travers de ‘For The Mission Baby’ douze pièces aussi admirables les unes que les autres, et qui expriment dans sa violence primitive le cri d’un homme admirable.

 

Un album à écouter de nuit comme de jour, et dont vous partagerez le cri du cœur. Intense.

 

Dominique Boulay