Folk psychédélique

Cette formation au nom qui a incontestablement un goût de page d’histoire (*), MAINE IN HAVANA, existe depuis 2016 et elle nous propose aujourd’hui son premier album abouti après deux ans de travail, car les artistes ne voulaient surtout pas proposer quelque chose d’incomplet ou ayant une saveur de “trop vite fait”, comme certaines galettes en possèdent actuellement et malheureusement le feeling. Les influences étant multiples, nous ne nous éterniserons pas sur le sujet, d’autant qu’un autre fil conducteur joue un rôle prépondérant dans l’affaire: la qualité! Une qualité que l’on retrouve sur tous les titres, que ce soit dans les compositions comme dans l’enregistrement, le mixage et le produit final proposé aujourd’hui, qui mérite un grand coup de chapeau! Car c’est un album fignolé à la quasi perfection et que vous aurez le plaisir, le bonheur, même, d’écouter en boucle! Nous devons toutefois également vous parler du côté “international” de ce projet, puisque le chanteur est originaire de Porto Rico alors que les autres membres sont originaires du sud de la France. C’est d’ailleurs ce même Eduardo Lecleres qui est le compositeur du combo. Il est entouré par Boris Biancas aux guitares, Vincent Thoyer à la batterie et aux percussions, Frédéric Loumagne à la basse, aux guitares et dans les chœurs, et Yanis Biancas aux claviers, orgue Hammond, Fender Rhodes, piano, Microkorg et chœurs. Ce superbe opus au titre éponyme, “Maine In Havana”, a été enregistré aux Studios Las Vegas de Montpellier, mixé aux Studios Blind Faith de Rome et masterisé aux Studios King Koya de Buenos Aires. La cover est superbement illustrée par l’artiste photographe plasticien Cahuate Milk et les dix compositions sont divisées en deux chapitres, SIDE 1 et SIDE 2, ce qui nous rappelle, au passage, le temps béni des vinyles, puisque cette galette existe déjà dans les deux formats. Quel que soit le registre choisi, folk, blues, rock ou psychédélisme, les textes et récits chantés en anglais prennent d’autant plus d’importance qu’ils sont exprimés par une très belle voix bien grave et profonde. Le résultat est archi-convainquant.

Dominique Boulay
PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, May 2nd 2020

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(*) Le nom de cette formation, MAINE IN HAVANA, n’est pas sans évoquer le naufrage du cuirassé américain USS MAINE, qui explosa dans le baie de La Havane, à Cuba, le 15 février 1898 au soir, et qui coula très rapidement en emportant avec lui près des trois quarts de l’équipage. Incident qui se transforma en cri de ralliement “Remember the Maine, to Hell with Spain!” (“Souvenez-vous du Maine, Mort à l’Espagne!”) et entraîna la guerre hispano-américaine deux mois plus tard, le 25 avril 1898.