Dix ans après ‘Bootstompin’ The Blues!’ le chanteur Magic Buck nous revient avec un nouvel opus consacré au blues acoustique, ‘Thankful’, et dans lequel ne figurent que des compos signées Magic Buck. Oubliées les reprises de Robert Johnson et Willie Dixon ; le Buck, en héritier du Blues du Delta, s’est attelé à l’écriture de chansons dont les thèmes rejoignent celles de ses maîtres, comme ce superbe ‘I’ve Been A Sinner’ qui débute l’album.
Dix ans après ‘Bootstompin’ The Blues!’ Magic Buck n’a rien changé à sa manière de chanter et son accent français fait toujours plaisir à entendre. C’est spontané, donné avec cœur et sans se la jouer. C’est du Magic Buck en vrai, et c’est ce qui le rend également touchant, si proche de son public. Et basta des puristes (francophones) du blues qui sourient en l’entendant chanter. Z’avez qu’à la prendre, la gratte, Messieurs, et vous y mettre!
Par contre, différence notable entre les deux albums: le son. Dans ‘Thankful’, le son y est chaud, rond, avec une proximité des instruments qui manquait un peu dans ‘Bootstompin’ The Blues!’.
Autre énorme plus sur cet opus, ces blues moins rageurs et plus poétiques, d’une tendresse à faire pleurer la lune, comme ce superbe ‘Yellow Flower’ et l’excellent ‘N’Goma’, que Magic Buck nous dit avoir écrit sur la route, à Madagascar, en novembre 1999. Un blues cent pour cent musical d’une sensibilité et d’une émotivité intenses qui vous fait comprendre que le Magic Buck l’a trouvée, lui, cette sérénité qui permet de voyager en paix dans cette vie bourrée d’ennuis et de soucis. Un blues cent pour cent musical qui devrait obligatoirement figurer dans toute compil de blues de ces dix dernières années.
‘Thankful’: un blues made in France en droite ligne de celui des Robert Johnson, Skip James et Big Joe Williams. Respect, Monsieur Magic Buck !
Frankie Bluesy Pfeiffer
Blues Magazine & Paris-Move
Deuxième album bleu de Magic Buck qui, après son ‘Bootstompin’ The Blues’, nous enchante de son ‘Thankful’. De la musique composée entre 1999, à Madagascar, et juin 2007, quelque part dans le sud de la France. Quasiment solitaire sur les treize compositions de l’ouvrage, Magic Buck n’est accompagné que par un seul musicien, Jean Muller, celui là même avec lequel il travailla lors de la publication du disque ‘Les Mailles des Mots’, en 2000.
Armé de ses guitares acoustiques, dont l’une avec résonateur, et de son porte harmonica, Magic Buck interprète avec passion et cœur ses douze chansons avec texte et son instrumental, ‘N’Goma’. Pour Magic Buck, le blues est plus qu’une philosophie, c’est, en quelque sorte, une seconde peau dont il n’est pas prêt de se séparer : ‘Cette musique a toujours représenté, pour moi, la forme d’expression en matière de pureté et d’honnêteté artistiques’. Et c’est exactement ce que sa musique suinte ; une espèce de naïveté musicale et de pureté qu’il fait bon écouter!
Et loin de moi l’idée de confondre cet état d’âme-là avec une espèce d’innocence fleur bleue. Sa participation à certaines compilations musicales, type ‘Blues Against Racism’, en 1999, l’atteste d’ailleurs. Et ce n’est pas la seule à laquelle il a participé. Blues sur Seine, en 2009, Hexagone Blues, en 1999, ou Toulon City Blues, en 2003, en sont la preuve.
Sa place de finaliste du Tremplin Blues sur Seine en 2008, l’année de son retour à la musique après un ‘break’ de trois ans pour convenances personnelles, comme l’on dit si bien dans le jargon administratif, prouve combien son talent naturel a été remarqué.
Et lorsque je vous aurai dit que ce Magic’ musicien a participé à la création de onze disques de comptines, chansons et historiettes pour enfants en compagnie de Marcel Zaragosa, vous reconnaîtrez, comme moi, que s’il existe un public avec lequel on ne peut mentir, c’est bien celui des enfants.
Et si je me permets d’insister, c’est tout simplement pour vous signaler l’intégrité de l’homme derrière le corps des guitares.
Dominique Boulay
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