Americana, Folk |
Basée à Toronto, Maggie Fraser s’est d’abord faite remarquer sur la scène folk/ americana en tant qu’autrice-compositrice pour d’autres artistes, au rang desquels la multi-instrumentiste Colleen Hogdson (qui lui consacra voici une quinzaine d’années un plein album, “Songs Of Maggie”). Celle-ci figure d’ailleurs en guest sur trois des dix plages de ce disque (le premier de Fraser en tant qu’autrice-interprète à part entière). Thérapiste dans le civil, Maggie a sans doute pu puiser à loisir parmi les multiples parcours de vie ayant fréquenté son cabinet. Dès le languide “Your Ghost” qui ouvre le ban, la première impression qui saute aux tympans est la similitude de son timbre vocal avec celui de la grande Lucinda Williams: le même genre de justesse précaire (justifiant ainsi sans doute qu’une vocal coach lui soit créditée). Cette similitude s’avère encore plus flagrante sur “Wild Black Dogs”. Avec son violon et sa pedal-steel (tous deux actionnés par Chris Bartos), “The Cornfield” accuse sa touche Bakersfield prononcée (de même que la plage titulaire et “The Loneliest Creature In The World”), tandis qu’avec la mandoline et le bodhràn de Denis Keldie, “Our Little Canoe” prend des accents balkaniques accentuant encore la diversité de la palette sonore de cet album aux arrangements dépouillés. Certaines pépites méritent d’être soulignées, ainsi du terrassant “After The Loving”, dont l’orgue sépulcral renvoie en droite ligne à celui d’Al Kooper sur les “Highway 61 Revisited” et “Blonde On Blonde” de qui vous savez, de même que les émouvants three-steps “Beautiful Masquerade”, “Going To Hell” et “Song For Susan”. Un convaincant premier essai, aux confins ténus de l’americana et du folk, par une songwriter et interprète dont on attend fermement des nouvelles à l’avenir.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, February 11th 2023
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Site internet de Maggie Fraser