Metal

Voici donc le premier disque longue durée de Madonagun, quartet parisien dont les membres grenouillent dans l’underground depuis un temps certain: Mattjö (chant), Voron (guitare, Argentum Mori), Julien Damotte (guitare), Nach (claviers, Awacks), Mark (basse, ex-Eternal Majesty) et Manu D. Kerözen (batterie, Black Spirals). Le visuel est lesté d’une charge symbolique: la Vierge Marie qui apparaît, désaturée, comme un écho au nom contrasté du groupe (qu’on sent versé dans la dénonciation tellement peu originale des dogmes religieux), Madonagun, est annonciatrice de textes torturés et dystopiques. La musique, elle, est régulièrement ponctuée de soli orgueilleux, mais aussi fluides que celui du guest de luxe Ron Thal (dont le featuring est claironné sur “Bloodlust”). Elle s’aventure même avec assurance en terrain prog’ sur l’enchaînement “Scars”/ “Or Die Free”. Une maîtrise exclusivement technique qui ne parvient nullement à masquer l’amateurisme du chant clair et l’indigence des compositions… A tel point que le chroniqueur a vraiment l’impression de n’œuvrer ici que pour son salaire. Un premier essai doublement perfectible donc, et une mauvaise pioche pour le label nordique Great Dane, qui, avec Altered Beast dans un autre genre, aborde tristement le dernier trimestre (notez l’allitération).

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, December 19th 2019