MAC POWELL AND THE FAMILY REUNION – Back Again

THIRTY TIGERS
Southern rock
MAC POWELL AND THE FAMILY REUNION - Back Again

Depuis “Smoke On The Water”, les Ramones et les Bay City Rollers, on connaît le rock crétin, mais avez-vous déjà entendu parler du rock chrétien? On sait la tradition évangéliste vivace dans les états du Vieux Sud (sous la fameuse Bible Belt), et d’Elvis et Jerry Lee Lewis jusqu’à cette folle dépravée de Little Richard, nombre de pionniers du genre y versèrent leur écôt. On ne compte plus les albums de chants de Noël auxquels se sont prêtées nombre de stars country (de Johnny Cash et Wynonna à Randy Travis et Dolly Parton), et après le regretté George Harrison, Bono et ses Youtubers ne furent pas non plus en reste au rayon du prosélytisme rédempteur. Mais il est un verset plus radical encore à ces penchants pentecôtistes, et un courant subséquent pour qui les valeurs qu’incarnait un alcoolique exalté notoire tel que l’acteur Michael Landon (“La Petite Maison Dans La Prairie”, “Les Routes du Paradis”) revêtent une prééminence fondamentale. Originaire de l’Alabama et résidant à Atlanta, le dénommé Johnny Mac Powell fut un quart de siècle durant le leader de Third Day, l’une des formations les plus emblématiques du rock chrétien aux States (écoulant dix millions d’albums, tout en récoltant quatre Grammy Awards et un American Music Award, avant d’être introduit au Georgia Music Hall of Fame). Tous sarcasmes à part, ce skeud pose un autre problème: il est objectivement trop bon. Par Charlie Daniels et tous ses saints Outlaws, que je sois maudit si je me défausse, mais la southern flavour qu’il exhale instille en effet un doute … Et si les regrettés Leon Wilkerson, Allen Collins, Ed King, Billy Powell et Ronnie Van Zant s’en étaient allés génuflexer en douce devant l’autel chaque dimanche, après leurs samedis soirs spécieux de débauche et de bamboula? Ca expliquerait peut-être ce crescendo de twin-guitars sur “Heaven”, voire la connerie sous-jacente à “What I Came Here For” et “Settling Down”. Comme l’écrivit un jour un rock-critic à propos de “All Things Must Pass”: le type de grand album dont il vaut mieux ne pas savoir de quoi il retourne (je ne VEUX pas avoir la moindre idée de ce que peuvent bien signifier “Watermelon Rind” et “Tiptoein'”, ni surtout “Sittin’ Here Talking With You”). Johnny Mac Powell est né un 25 décembre (ça ne s’invente pas), mais s’il avait vu le jour un 4 juillet, peut-être aurait-il plutôt adhéré à la scientologie? Perso, je m’en contrebats les siamoises: on peut très bien apprécier ce disque et continuer à se soulager sur les presbytères. Amen.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 8th 2020

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