//Lyse// – Je suis Wallace Hartley

Anticraft
Rock

Le nom du combo, déjà, posera pas mal de soucis aux disquaires, car où placer cet opus de //Lyse//…? En fond de bac, après toutes les lettres de l’alphabet, ou bien à L, ou encore en tout début de bac, avant tous les autres…?
Côté catégorie, ensuite, c’est tout aussi délicat car c’est à ranger en chanson française ou en rock…? Cela chante en français, certes, mais c’est aussi du rock bien poisseux et qui tache, qui colle aux doigts et aux platines.

//Lyse//, c’est quatre musiciens, dont trois frangins, et c’est de Bretagne qu’ils nous arrivent tout droit, poussant le régime moteur de leur combo dans la zone rouge, faisant vibrer cette fibre nirvanesque d’indignés qui crachent leur vérité. //Lyse//, c’est un trio, les Sims, composé de Dorian Sims au chant, Pierre-Antoine Sims à la guitare et Charles-Alexandre Sims à la basse, complété par un quatrième compère, étranger à la fratrie Sims, Ronald Doucet, qui officie à la batterie.

Parmi les dix titres de l’opus, quelques gros calibres, comme ce ‘Wallace Hartley’ placé en quatrième position et qui est incontestablement l’un des titres qui doit cartonner en ‘live’. La guitare est acérée, saignante, et la rythmique y est mortelle, assassine. Tout comme sur le titre suivant, ‘Vamos A Piano’, qui fait sauter sur place le public déchaîné, car la grande force de cette formation est de ne jamais laisser vos pieds insensibles. Et pas que vos pieds, d’ailleurs.

L’ensemble est compact et homogène, avec ce qu’il faut de diversité pour assaisonner un rock déjà bien épicé et qu’on aurait pu craindre se voir trainer en longueur. On regrettera peut être une seconde guitare qui aurait apporté une dimension mortelle à quelques titres, comme ce ‘Molotov’ qui, du coup, n’explose pas comme il aurait pu, même si la voix y met le feu. Un feu intérieur que les quatre garçons font brûler tout le long des dix titres et qui réchauffe sacrément la planète rock française. Enfin, pourrait-on même dire…!

Une formation française qui, n’en doutons pas une seconde, se hissera très vite au niveau de leurs homologues britanniques et américains, sans jamais donner à penser qu’elle en sera un ersatz. Tuerie annoncée…!

Frankie Rocky Pfeiffer
Paris-Move, Blues Matters (UK)…
lyse