LYNN MILES – TumbleWeedyWorld

True North Records
Americana
LYNN MILES - TumbleWeedyWorld

Tour à tour (et à la fois) écrivaine, poétesse, enseignante, thérapeute, productrice et autrice-compositrice, Lynn Miles est l’une des artistes les plus reconnues sur la scène folk & roots canadienne. En 35 ans de carrière, elle a enregistré pas moins d’une quinzaine d’albums, écrit près de 900 chansons, et remporté six Canadian Folk Music Awards (dont la moitié en tant que songwriter de l’année), ainsi qu’un Juno Award en 2003, au titre de Roots Traditional Album du millésime. Pour son seizième album, cette experte des relations brisées, de l’isolement et du sentiment d’exclusion a tout naturellement puisé son inspiration dans notre récente période de confinement lié à la pandémie. Et singulièrement, sa pratique d’animatrice d’ateliers de songwriting lui valut de craquer sur les lyrics d’une jeune poétesse en mal de mise en musique. Bien que nullement instrumentiste, Maxine Wallace présenta en effet à Lynn des textes qui impressionnèrent tant cette mentor en écriture, que cette dernière en restitue la mise en forme au fil de l’imparable “Johnny Without June” (dont les protagonistes sont évidemment Johnny Cash et son épouse June), dont la trame poétique (et néanmoins straightforward) traduit à merveille le sentiment d’amputation que revêt souvent la rupture amoureuse. Mais même si elle y propose aussi une collaboration avec une certaine Susan Crowe (“Cold Cold Moon”, comme en écho three steps alangui au “Cold Cold Heart” de Hank WIlliams), l’inspiration de Lynn Miles ne présente ici aucun signe de déclin. Au contraire, ses “Night Owl”, “Moody” et “Gold In The Middle” se hissent aisément au niveau de sa production habituelle, et quelques sommets s’y signalent à l’évidence. Ainsi de “Hwy 105”, gorgé de regrets rentrés et de fierté blessée (“I don’t want anything from you at all/ If you telephoned I wouldn’t take the call”), des honky-tonk waltzes “Hide You Heart” et “Sorry’s Just Not Enough” (qui auraient fait fondre Emmylou Harris, Gram Parsons et les Everly Brothers en personne, et dont on ne s’étonnerait guère qu’elles accédassent rapidement au rang de standards), ou encore de ce “Palomino” dont Townes Van Zandt aurait pu faire son ordinaire. Sur le plan strictement sonore, le mixage et le mastering réalisés par Dave Draves (qui co-produit le tout avec Lynn) rendent justice aux orchestrations subtiles et  boisées, devant autant à la country traditionnelle qu’au bluegrass appalachien (“All Bitter Never Sweet”): juste une contrebasse, des guitares acoustiques, un dobro, une mandoline, un banjo et un violon plaintif. À l’écoute de ce nouveau classique americana en puissance, une question demeure: pourquoi Lynn Miles n’est elle pas plus célèbre de ce côté-ci de l’Atlantique?

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 16th 2023

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