Jazz

L’Anglaise Lucy Dixon fit pendant dix ans partie de la troupe qui présenta l’ineffable spectacle “Stomp” de par le monde. Percussionniste et danseuse confirmée, c’est en chanteuse rétro qu’elle s’incarne à présent, avec un premier album où son timbre vocal flûté s’exprime dans un registre résolument vintage. Entre jazz manouche (“Undecided”, “Running Wild”, “After You’re Gone”) et swing millésimé d’avant-guerre (“Get Happy”, “Fascinating Rhythm”, “It Don’t Mean A Thing – If It Ain’t Got That Swing”, voire la plage éponyme), son répertoire évoque ces temps révolus où l’écho des dance-halls lustrés flirtait avec celui des radios à lampes. Qu’elle use de ses talents aux claquettes (“Shall We Dance”, “Living In A Great Big Way”, “Nagasaki”) ou qu’elle cède furtivement le pas à ses truculents accompagnateurs (parmi lesquels on remarque le pianiste Laurent de Wilde), elle bénéficie de conséquents passages radio avec sa bienheureuse reprise du “Darling Je Vous Aime Beaucoup” de Nat King Cole. Les guitaristes Samy Daussat et David Gastine apportent la touche Django de rigueur, et si comme disait l’autre, “the future is in the past”, on ne peut dès lors que leur prédire un brillant avenir.
.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder