LOTUS WIGHT (aka SAM ALLISON) – Original Works For Vice And Banjo

Autoproduction
Bluegrass, Folk-Blues, Ragtime
LOTUS WIGHT (aka SAM ALLISON)

Connu à Toronto sous le pseudonyme de Lotus Wight (pour sa participation au trio Sheesham, Lotus And ‘Son), le banjoïste, guitariste et bassiste Sam Allison fut aussi membre du square dance band Flapjack (au sein duquel il fit la connaissance de Teilhard Frost, alias Sheesham Crowe), ainsi que du Lonesome Ace Stringband. Toutes formations dédiées à cette old-time music qui bénéficie toujours d’un public fidèle, de même que d’un circuit où se produire entre le Canada, les Appalaches et le reste des États-Unis. Sam fut également producteur en 2016 de l’album “The Original Jenny Whiteley” pour l’artiste éponyme. Sa propre épiphanie survint lors d’une prestation de Leon Redbone, au cours de l’émission Saturday Night Live à laquelle il assistait encore adolescent. Il se présente sous son identité officielle pour son second album solo en près de cinq décennies de carrière (le premier, “Ode To The Banjo” fut nominé en 2016 dans la catégorie “Best Solo Performance” lors des Canadian Folk Music Awards). Bien qu’intégralement constitué de compositions originales, ce recueil n’en semble pas moins bardé de traditionals issus du Great American Songbook dont la Library Of Congress préserve le patrimoine. Ainsi du “Mama’s Boy” autobiographique d’ouverture, dont le gratouillis de l’instrument circulaire à quatre cordes évoque le répertoire antique de Kelly Harrell et Roscoe Holcomb. Dédié au guitariste texan du même sobriquet, “Little Hat Jones” rappelle la faconde vaudeville des Harlem Hamfats, tandis qu’avec son kazoo ponctuel, l’ode au banjo “Dear Old Five String” renvoie aux Mississippi Sheiks. Comme l’indique son titre, “Big Business, Big Religion And Their Dance Partner: War” est un véhément protest-holler a capella (juste sous-tendu d’un drone persistant), au fil duquel Sam déclame un réquisitoire sans appel à l’encontre du capitalisme et de l’obscurantisme radical: à bons entendeurs, salut! “Thoughts And Prayers” s’avère cousin des “Man Of Constant Sorrow” et “Wayfaring Stranger”, notamment popularisés par la B.O. du film “O’ Brother” (autant dire que plus appalachien, tu meurs). “Balm” est une comptine dont l’égrenement des cordes s’accompagne à nouveau d’un placide kazoo, avant que “Hydrochloride” (nom savant pour cocaïne) n’évoque à s’y méprendre le Piedmont blues de pionniers tels que Blind Blake et le Reverend Gary Davis. Comme son titre le présage, “1929” se réfère à la première grande crise financière du vingtième siècle, dans style hokum alors populaire dans les grandes cités du Mississippi. Dans la veine des “Denmark Street” et “Money-go-round” des Kinks (sur leur album “Lola Versus Powerman And The Money-go-round, Part 1” de 1970), le ragtime “My Merchandise Profile” est une satire acerbe et jubilatoire des pratiques de l’industrie musicale, précédant l’autre plage éminemment autobiographique “Fathers Three” (reprenant de fait les lyrics du “Mama’s Boy” introductif). Arrivé au Canada à peine âgé de 18 mois (“dans un panier“, dit-il), le jeune Sam y grandit en effet entre trois familles nourricières distinctes. C’est au son de cette languide ballade celtique (où ce dernier s’accompagne d’un instrument saugrenu qu’il nomme contrebasse harmoniphoneum) que se referme ainsi cet album d’une intégrité sans faille. Recommandé aux amateurs des sonorités surannées de CW Stoneking, Leon Redbone et Blue Moon Marquee.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, August 8th 2025

Follow PARIS-MOVE on X

::::::::::::::::::::::::::

Album à commander ICI

Website