LOGAN LEDGER – Golden State

Rounder
Americana
LOGAN LEDGER - Golden State

Découvert il y quatre ans par le légendaire T-Bone Burnett, qui lui négocia un contrat avec Rounder Records (via son propre label Electro Magnetic), et produisit son premier album éponyme en 2020, Logan Ledger est un jeune guitariste, chanteur et songwriter natif de Californie, mais relocalisé à Nashville (où le mena son amour inconsidéré pour le bluegrass). Produit cette fois par Shooter Jennings, son second effort déploie dix originaux issus de sa plume (dont certains co-signés). Hymne à sa patrie californienne, la plage éponyme qui ouvre le ban dévoile des arrangements dont l’anachronisme renvoie à l’âge d’or de Laurel Canyon voici un demi-siècle: entre ténor et baryton, le timbre immaculé de Logan s’y voit en effet serti d’un quintette à cordes, ainsi que d’une pedal-steel mutine, sous des arrangements que l’on croirait mitonnés par Lee Hazelwood en personne. “There Goes My Mind” et “All The Wine In California” empruntent leur country jingle-jangle aux early-Byrds, du temps où le grand Terry Melcher en assurait la production. La touche Neil Diamond s’accentue dans la touffeur d’un éternel été, avec “Til It Feels Right” et “Midnight in L.A.”, où l’on mesure avec quelle acuité ce néo-crooner de Ledger puise ses références dans un registre spatio-temporel soigneusement délimité. La pedal-steel dosée au micron près et un tex-mex slow paso beat y rappellent les complaintes radiophoniques du local (et communautaire) Freddy Fender. On franchit ensuite un palier, avec le majestueux “Some Misty Morning” que Logan interprète avec la remarquable chanteuse folk Erin Rae McKaskle, et l’on ne peut manquer d’y songer aux duos similaires que formaient jadis June Carter et Johnny Cash, voire Gram Parsons et Emmylou Harris. L’enlevé “Court Of Love” (co-écrit avec Jim Lauderdale et Noel Jackson) et “I’m Not Here” renvoient pour leur part au meilleur de Roy Orbison (voire à celui de Morrissey, circa “Your Arsenal”), tandis que “Obviously en fait autant avec les rhythm n’ blues romances néo-orléanaises façon Lloyd Price et Larry Williams (pompe au saxophone inclue). Cette séquence rétro se conclut avec la ballade country méditative “Where Will I Go”, assortie des mêmes arrangements de cordes que la plage introductive. D’une inspiration uchronique similaire à celle qui guide la carrière du soul-crooner britannique James Hunter (quoique dans un autre registre), voici donc le très bel album d’un grand vocaliste, dont la somptuosité orchestrale pourra néanmoins rebuter les auditeurs les moins sensibles à ses influences revendiquées.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 30th 2023

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