Prenez une bonne ration de blues traditionnel additionnée d'une touche de modernité et ajoutez-y de fortes pincées rythmiques pimentées d'un zest funky. Secouez le tout, vous obtenez un savoureux cocktail baptisé ‘Bad Day’ concocté maison et servi par LJ Tatge et son One Shot Blues Band.

 

Les musiciens expérimentés qui composent le combo ont déjà bien roulés leur bosse dans diverses formations (jazz, reggae, soul): Gino de Giorgio (basse), Didier Hoffman (batterie) et Michel Ott (orgue Hammond), réunis depuis décembre 2007 autour de LJ Tatge (compositeur, chanteur et guitariste). Tous hissent bien haut les couleurs du blues que nous affectionnons tout particulièrement avec ce premier opus autoproduit, Bad Day.

 

Allez, on appuie sur start et c'est parti. Premier titre, "Its not like playing the blues", et vous sentez déjà le frisson vous parcourir. Etonnante, est cette guitare du luthier 'Suhr' qui nous surprend dès les premiers accords, nous bluffe et nous emmène là où bon lui semble.

Elle nous promène également, apaisante et envoûtante sur des titres comme "Bad Day" et "Wife Of The Policeman" puis nous berce agréablement, bien accompagnée par l'Hammond B3, sur "I Wanna Be Your Man", comme un certain Chris Rea sait si bien le faire.

Piquée par on se sait quel démon, elle se déchaine, ensuite, excitante et mordante sur une succession de titres : "The Room", "Your Decision", "New Blues", ainsi que sur l'excellente et unique reprise de l'album, le fameux "CrossRoads" de Robert Johnson.

Enfin, elle nous invite au voyage, en compagnie des rythmes africains du percussionniste Joro Guenier sur un exotique "The Immigrant".

 

En résumé, une bien belle surprise que cet album, fait certes sans prétention mais avec passion, fort de 8 compositions de LJ Tatge sur les 9 titres proposés.

 

Le groupe se produit principalement dans l'est de la France et en Allemagne, avec déjà une cinquantaine de concerts à son actif en 2009. Espérons pour ces musiciens que leur territoire s'élargisse et que nous pourrons bientôt les écouter du sud au nord, et de l’est à l’ouest de notre hexagone, avant qu’il ne franchise trop souvent le Rhin pour écumer les salles de concert germaniques.

En attendant, et pour vous mettre l'eau à la bouche, savourez dès à présent ce "Bad Day" avec délectation et sans modération.

 

Alain Betton