Living Colour – The Chair In The Doorway

XIII Bis Records
Rock
Après des années passées à bidouiller chacun de leur côté, voilà le combo de Vernon Reid, les Living Colour, de retour avec leur premier album studio depuis….cinq ans. Cinq ans déjà que les loustics avaient décidé de se séparer momentanément pour bosser chacun dans son coin. Formé à New York en 1983, Living Colour a sans aucun doute cimenté au travers de cette séparation momentanée le lien qui liait les quatre musiciens, et qui sont les mêmes depuis 26 ans maintenant, à l’exception de Muzz Skillings qui fut remplacé en 93, à la basse, par Doug Wimbish lequel est, depuis, fidèle aux trois autres compères de ce Living Colour: Vernon Reid, guitariste et fondateur du combo, Corey Glover au chant et Will Calhoun à la batterie.
 
Côté zik, le groupe est fidèle à sa ligne de conduite, faisant exploser les frontières entre les genres et faisant valser les étiquettes. Rock fusionne avec funk, heavy metal, reggae, jazz, blues, soul et hip-hop, le tout avec une luminosité qui vous semble presque naturelle tant cela vous arrive direct dans la tronche, sans prévenir.
 
Sûr qu’en découvrant ce que Vernon Reid dit de cet album (‘On sent que c’est peut être le meilleur album qu’on a jamais enregistré, ou du moins le plus cohérent…’) on ressent encore mieux cette intensité et cette hargne verbale que le combo crache contre tout ce qui les révolte, de l’autre côté de l’Atlantique. Faut dire que pour des artistes ayant brisé les frontières entre les musiques, toute ségrégation, tout racisme, toute inégalité a le don de les mettre hors d’eux et cela, ils vous le mettent en chanson. Rien que certains titres vous le font comprendre, comme ‘Asshole’.
 
Découverts par le chanteur des Stones (faut encore vous dire son nom?), les Living Colour ont connu le succès dès leur premier opus, ‘Vivid’ dont le hit, ‘Cult Of Personality’, a obtenu le Grammy Award de la meilleur chanson Hard-Rock en 89. Un succès que Mick Jagger leur permettra de conforter en leur permettant d’assurer la première partie de leur tournée américaine ‘Steel Wheels/Urban Jungle’.
 
C’est en 95 que le groupe splitera, en pleine composition du quatrième album, en raison de désaccords sur l’orientation musicale à suivre. Chacun des membres débute alors des projets solos, avant de se retrouver fin 2000 pour bosser sur ce fameux quatrième opus, ‘Collideoscope’, qui sortira finalement en 2003.
 
S’en suivront de longs mois, de longues années à tourner, comme si cette séparation avait attisé le besoin de jouer des uns et des autres. Cinquième album de ‘la couleur vivante’, ‘The Chair In The Doorway’ témoigne de cette unité retrouvée, de cette harmonie entre les quatre musiciens. De nombreux titres de cet opus ont été écrits en tournée et souvent testés immédiatement en concert. La marque de fabrique de ces 12 douze titres aussi affutés que des lames de rasoir.
Amateurs de grosses guitares et de rythmique puissante, vous allez être servis, car ce ‘The Chair In The Doorway’ est pour vous. 

Frankie Bluesy Pfeiffer
Living Colour