Little Bob – Wild and Deep – Best Of 1989/2009

Dixiefrog
Rock

Il y avait eu Little Bob Story, tout d’abord, puis il y eut Little Bob, sans histoire, ensuite. Tout simplement Little Bob. Et pour fêter ces vingt ans d’existence, le Boss en personne a opéré un choix drastique parmi tous les titres de son répertoire pour nous en proposer la quintessence dans un ouvrage qui se découpe en deux volumes. Je me suis laissé dire qu’il lui en aurait fallu deux ou trois fois plus, s’il on lui avait laissé la possibilité de le faire, mais l’industrie du disque étant ce qu’elle est…
Le premier volume, Wild Kicks, très pêchu, nous offre 16 morceaux extraits des albums ‘Rendez vous in Angel City’, ‘Alive or Nothing’, ‘Lost Territories’, ‘Blues Stories’, ‘Libero’, ‘Live 2003’, ‘The Gift’, ‘Live In The Dockland’ et ‘Time To Blast’. Trois reprises fameuses sont mêlées aux compositions du maître de cérémonie, ‘Kick Out The Jams’ du MC5, ‘The Witch Queen Of New Orleans’ de Pat & Lolly Vegas et ‘Masters Of War’ de Robert Zimmerman (aka Bob Dylan). C’est dire que les titres en question couvrent bien toute la période 1989-2009. Et puis, il faut le souligner, nombreux sont les musiciens qui ont eu le privilège de jouer avec l’icône vivante du Rock’n’Roll. A la batterie, Charles Esposito, Jerry Angel, Denis Charolles, Noci Garotin ; à la basse, Tony Marsico et Bertrand Couloume ; à la guitare les références que sont Steve Hunter, Olivier Durand et Gilles Mallet ; mais aussi J. J Holiday à la guitare slide, Kenny Margolis et Nicolas Noël au piano, Gary McLaughlin et Mike Tempo aux percussions, sans oublier Spyder Mittleman au saxo. A ces musiciens, il convient d’ajouter les choristes: Eric Lowen & Dave Navarro, Maxime & Julia Waters. Et tout ce beau monde vous offre avec le grand Little Bob près de soixante dix minutes de rock très tonique!
En écoutant ce premier CD vous regarderez les photos proposées à l’intérieur du digipack. Les photos d’une vie toute entière consacrée au Rock’n’Roll, et c’est vrai que tout est fait dans l’iconographie de ce double album pour que l’on plonge (ou replonge) dans les meilleures conditions possibles dans l’Ĺ“uvre de l’artiste, en parcourant le digipack comme si l’on feuilletait l’album de photos de famille!

Equilibre parfait entre les deux galettes puisque la seconde partie du précieux coffret contient, elle aussi, 16 chansons. Ce second volume s’intitule Deep Songs et l’on comprend, dès les premières notes, qu’il ne s’agit plus de coups de pied sauvages, de riffs, de grandes glissades de bottleneck ou d’envolées lyriques sur six cordes, mais plutôt de mélodies, de morceaux qui vous collent plus facilement la chair de poule, de chansons plus profondes. Il y a le Black et le White, le with ice et le dry, et cette fois ci, après avoir rué dans les santiags sur les titres du premier volume, il est temps de prendre la main de sa copine et d’aller boire un verre en se noyant au plus profond de ses yeux. Deep, deep… Et comme ce second effort dure également une bonne soixantaine de minutes, vous avez le temps de faire, ou refaire, connaissance…
Finalement, si l’on ne devait recommander qu’un disque de notre petit italien national à ceux qui ne connaissent rien de ‘la story’, c’est bien celui-là qu’il faudrait conseiller!

Dominique Boulay
Paris-Move , Blues Magazine

 

En tenant ce double album dans les mains, je n’ai pu m’empêcher de replonger dans mes ‘vieux’ vinyles et d’en ressortir les tous premiers LP du Bob, comme si je me devais de refaire ‘la story’, toute la story. Déjà que j’avais pris une belle baffe avec le bouquin, mais là, avec ce double album, c’est l’autre joue que j’ai tendue, pour recevoir la seconde.
Jadis, déjà (hé oui, les années qui passent…), j’avais déjà eu le plaisir de voir le Bob outre-manche, chez les British, et fallait voir comment il mettait le feu aux caves et aux salles, le Bob. Avec son accent frenchy il en mettait plein la vue et plein les esgourdes, et j’en connais qui causent encore du Bob, de l’autre côté du Channel. Car le mec a laissé des traces de son passage. Et pas que dans les discothèques.
De la bonne dizaine (et quelques) d’albums, Little Bob a fait une sélection autour de deux thèmes : celui du rebelle qu’il est pour le premier CD, et celui du rockeur au coeur tendre qu’il est aussi, pour le second CD. Cela vous donne ‘Wild Songs’ à gauche et ‘Deep Songs’ à droite. Avec 16 titres sur les deux galettes. Seize, hé oui… Et c’est là que je me rends compte qu’elle est loin cette époque des LP du Bob où le format du vinyle ne permettait guère de vous offrir plus de 7 ou 8 titres.
Ceci dit, après avoir écouté ces deux CD, je me suis remis ces bons vieux vinyles, comme si le Bob et moi on avait encore vingt ans. Et puis zut, car Bob et moi, on a toujours vingt ans!

‘Wild Songs’, c’est une galette rock, très rock, qui bave de cette énergie qu’a toujours transmise et offerte notre Bob national, tandis que ‘Deep Songs’ contient de quoi faire craquer les coeurs les plus blindés, les âmes les plus coincées. Une double galette qui, quelque part, mais est-ce un hasard, complète non seulement l’autobiographie sortie l’année passée mais aussi la participation de notre rockeur havrais au film d’Aki Kaurismäki, ‘le Havre’, récompensé par le Prix Louis-Delluc.
Dans ce double album, les amateurs de rock et de toute la Bob-story retrouveront les incontournables comme ‘Libero’ ou ‘Ringolevio’, ‘Riot in Toulouse’ ou encore ‘Lost Territories’, mais je recommande tout particulièrement à la jeune génération de tendre l’oreille et de bien écouter ce que leur chante Little Bob, car le bonhomme est un rebelle et s’assume comme tel, de la race de ceux qui poussent les générations à s’indigner, à ne pas accepter l’inacceptable, à se révolter pour retrouver ce qui est l’essence de l’homme, la liberté.
Un double album qu’il fait bon d’écouter et réécouter en ces temps actuels, pour que jamais nos libertés ne deviennent des ‘lost territories’. Un putain de double album qui devrait être posé sur toutes les tables de chevet de France. Pour que continue la story, notre story à tous!