Little Axe – Bought for a Dollar/Sold for a Dime

Realworld Recordings
Blues

Voilà un album qui mérite que l’on s’arrête déjà sur son interprète, car derrière cette appellation de Little Axe se cache en réalité un certain Skip Mc Donald, un loulou qui n’en est pas à ses premiers balbutiements dans le monde de la musique. Né en 1949 sous le nom de Bernard Alexander, il a commencé très tôt la musique, se tournant d’abord vers le jazz, le Doo-Wop (sorte de variante du rhythm & blues) et le gospel, pour être ensuite guitariste de rap. Le concept musical de Little Axe est né dans les années 1992-1994, années au cours desquelles sortent d’ailleurs les deux premiers disques. Le suivant sortira chez Fat Possum, en 2002, soit huit ans plus tard. Et l’aventure se poursuit depuis!
L’opus proposé aujourd’hui est sorti en 2008, composé de neuf titres, nous revenant sur les platines enrichi de cinq morceaux supplémentaires, ce qui vous fait donc un total de quatorze titres. Un beau cadeau, en somme.
Certains sont des morceaux anciens repris à la sauce 2010, précisons-le bien, mais le tout a ce quelque chose d’indéfinissable qui est très original à écouter, bien que l’enracinement dans le blues soit indéniable.
Les morceaux sont tous signés B. Alexander, et les titres qui sont composés en commun avec Keith Leblanc remontent à l’époque de Tackhead. De même pour ceux dans lesquels un certain Bernard Fowler vient chanter, ce dernier étant lui-même un ancien membre de Tackhead. Un groupe à classer dans la rubrique Hip-Hop industriel, un band au carrefour entre le funk, la musique industrielle, l’électronique et la dub, et qui mixait les parties instrumentales de disques existants.
En ce qui concerne les compositions signées A. Maxwell, elles sont toujours aussi intemporelles et ce, même si leur auteur, Adrian Maxwell, est un chanteur-compositeur-producteur des plus célèbres et des plus prolixes dans le monde du Rhythm & Blues.

Skip (donc Little Axe, si vous avez bien suivi…!) joue des guitares, Doug Wimbish de la basse, tout comme Andy Pask, Keith Le Blanc étant le plus souvent à la batterie, de même que Cyril Atef. Les chœurs sont assurés par Kevin Gibbs, Saranella Bell, Madeleine Edgehill et Valerie Skeete, de bien belles voix, vous le constaterez.
L’harmonica, quant à lui, est entre les mains et les lèvres d’Alan Glen, une des références de la scène blues anglaise et qui, rappelons-le, a joué avec Jeff Beck, entre autres…
Les parties cuivres sont assurées par The Crispy Horns, c'est-à-dire Dave Fullwood à la trompette, Richard Doswell au saxophone et Chris Petter au trombone, le violon invité sur cet opus étant tenu par Hugh Marsh.

Le CD sort chez Realword, la maison de disques fondée par Peter Gabriel, à qui nous donnons la parole car il exprime parfaitement ce que nous pensons de cet album, résumant ainsi la philosophie qui prévaut dans le choix des artistes avec lesquels il travaille:
Quelle que soit la musique et quelle que soit la technologie, les grands albums sont issus de grands talents.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Little Axe