Blues |
À chaque fin de concert de Lil’ Ed & The Blues Imperials auquel j’assite, quelqu’un s’approche de moi pour me demander lequel de leurs albums serait le meilleur. Me trouvant dans l’obligation morale de lui répondre que je les aime tous, je suis ensuite au regret de préciser que, non, ils n’ont pas enregistré de disque live à ce jour. La déception que suscite en général cette révélation a une explication toute simple: ces lascars enregistrent TOUJOURS live en studio!! Trente ans que ça dure, et voici donc leur neuvième livraison. Alors que leur fond de commerce consistait à leurs débuts en la franchise (et une partie du répertoire) de l’oncle d’Ed et Pookie, le fameux J.B. Hutto (et, partant, celle de la lignée qui remonte de Hound Dog Taylor à Elmore James), leur approche brute et franche du collier semble s’étendre au fil des ans jusqu’à englober presque tout ce que le Chicago South Side engendra de salace et remuant. Ceci s’étend ainsi ces temps-ci aux héritages de Magic Slim et Howlin’ Wolf. Si James "Pookie" Young semblait dernièrement en trop petite forme pour tourner en nos contrées, on ne peut que constater son regain de vitalité, à l’écoute de ses revigorantes parties de basse. Quant au fidèle guitariste rythmique James Garrett, il a droit à ses deux soli réglementaires, comme sur les planches. Seule relative nouveauté, les garçons se sont assurés cette fois les services d’un claviériste, Sumito Aiyoshi, qui besogne au piano et à l’orgue dans le fond à gauche. Comme de coutume avec eux, le temps passe trop vite, et l’ultime plage vous intime avec conviction: "Garçon, la même chose !"… Et tournée générale, tant que nous y sommes!