Levi – Werstler – Avalanche Of Worms

Magna Carta
Rock

Lorsque deux guerriers s’affrontent, il faut s’attendre à un combat acharné. Et lorsque ces deux combattants sont des héros, le combat touche au sublime, au divin, avec cet étrange feeling que l’on souhaite un vainqueur mais qu’en même temps aucun des deux ne terrasse l’autre.
C’est exactement cette sensation que l’on ressent à l’écoute de cet opus devenu arène dans laquelle deux super-guitaristes du groupe américain de death metal Daath s’affrontent, soutenus dans ce duel d’anthologie par de sacrés mercenaires que sont Kevin Scott à la basse, Eric Guenther aux claviers et enfin Sean Reinert de Cynic et Æon Spoke à la batterie.

Et qui d’autre que Magna Carta pouvait ainsi graver pour l’éternité ce combat sublime entre deux monstres de la six cordes alignant prouesse sur prouesse.
La force de cet album réside dans cette lutte fratricide qui sublime les deux guitaristes car aucun des deux n’a monté ce projet en leader. Conçu, réalisé à deux, l’album ne met aucun des deux gratteux en lumière, laissant le tandem Levi-Werstler s’affronter au travers de riffs assassins.
Armés de guitares Ibanez pour Ayal Levi, et de guitares Paul Reed Smith pour Emil Werstler, les deux guitaristes de Daath offrent au travers de cet opus cent pour cent instrumental le fruit d’une créativité poussée au-delà de la prouesse technique pure. Les guitares ne sont plus là pour épater la galerie et démontrer lequel des deux peut offrir ou se permettre tel enjeu foudroyant, elles sont les composantes d’une véritable œuvre musicale, ode au son metal. A preuve, la présence sans retenue de claviers, de la batterie et de la basse qui occupent l’espace comme le cœur de vos enceintes, ouvrant la voie à un orgasme guitaristique sans fin.

Les puristes et fans de Daath prendront un immense plaisir à écouter les envolées de Ayal et Emil, savourant religieusement les notes délivrées par les Ibanez comme par les Paul Reed Smith, tandis que les chercheurs de metal découvriront au travers des douze titres de cet opus combien le metal rock peut déceler de trésors.
Ecoutez ce ‘In Amethyst’ et vous comprendrez que cette musique sait se faire symphonie fantastique, concerto jouissif, requiem endiablé. Puis laissez-vous envelopper par ce monumental clavier qui interprète ‘Hollow Thorax Of The Gilded Eye’ avant de plonger tête baissée et yeux écarquillés dans ‘Casting The Molten Sea’, un morceau à l’atmosphère guerrière et qui vous propulse au centre de l’arène, entre les deux guitaristes. L’un vous tend son Ibanez et l’autre sa Paul Reed Smith. Pas le temps de réfléchir que déjà ça fuse de toutes parts. Tel un Katrina fourré de décibels incendiaires.
Inutile de résister. Vous êtes emportés, et avec vous, tout ce qui reste de vos certitudes sur ce qui était ou n’était pas rock. Car désormais, pour vous, tout est rock.

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
Levi - Werstler