Livre

“Les Trésors De Marvel”, édition 2012, était un superbe livre-musée spiralé, sous fourreau, avec fac-similés mis en valeur dans des pochettes-vitrines… Une réussite artistique avec un spin-off, “Les Trésors De Spider Man”, sorti l’année suivante. Mais très élitiste de par son tarif: 60 euros. Plus démocratique, cette nouvelle édition, commercialisée à 45 puis à 20 euros, se concentre sur l’essentiel: la genèse des comics qui ont construit l’univers Marvel. Le scénariste Stanley Lieber, dit Stan Lee (1922-2018), en rupture avec les préceptes du patron de Timely Comics qu’ils suivaient depuis 1939 (laisser la concurrence publier en premier un comics d’un genre nouveau, proposer des scénarios simplifiés à l’extrême, tout miser sur la couverture), donne naissance avec le dessinateur Jack “King” Kirky aux Quatre Fantastiques en 1961. Puis à Spider Man (avec Steve Ditko), The Avengers, X-Men… bientôt sous pavillon The Marvel Comics Group. Autant de super-héros qui garderont leur propre titre un demi-siècle plus tard. Sont reproduites ici les planches de créateurs au sommet de leur art: la trilogie de Galactus (Fantastic Four n°48-50, 1966, Lee/Kirby), ou la saga du Phénix Noir (The Uncanny X-Men n°139-148, 1980, Claremont/Byrne). Mais encore et surtout La mort de Gwen Stacy (The Amazing Spider Man n°121, 1973, Conway/Kane) qui clôt ce que les historiens considèrent comme l’âge d’argent des comics (années 50, 60 et début 70). Marvel, qui supplante dès 1972 son concurrent DC Comics, entre en bourse en 1991, et est racheté en 2009 pour 4 milliards de dollars par Disney. Qui, depuis, sabre le champagne: les 19 films du studio, regroupés sous la franchise Marvel Cinematic Universe, ont généré en 2018 plus de 16 milliards de dollars de recette (2 milliards rien que pour Avengers: Infinity War), loin devant Harry Potter, Star Wars et Pirates Des Caraïbes.

Jean-Christophe Baugé
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