Blues |
L’alligator frenchy du bayou nous revient avec un nouvel album racé qui ravira tous les amateurs de blues chanté en français. Car ici, avec Lenny, on ne plonge pas dans l’anglais écorché ou torturé par certains de nos chanteurs, mais dans des textes bien ciselés et dans lesquels on sent le talent d’une plume amusée ou en pleine réflexion. Cela vous donne ‘Le boogaloo’, ‘A ras du sol’ ou encore ‘A quelle sauce on sera mangé’, sans oublier la première chanson, qui donne d’ailleurs son titre à cet opus, ‘Je ne pense qu’à ça’. Clin d’œil direct à tous les quadras et quinquas qui assument pleinement leur instinct de mâle. Et puisqu’il ne pense qu’à ça, le Lenny, laissons le jouir de la vie à sa manière et réjouissons-nous qu’il existe encore dans l’hexagone des troubadours qui savent nous faire sourire, et chanter.
Accompagné par les Moustiques Du Bayou que sont Julien Bigey à la batterie et Aurélien Gody à la basse, épaulé par Pascal Rosiak à l’accordéon sur ‘Les Flammes de l’Enfer’, Lenny Lafargue nous offre quelques belles partie de guitare et d’harmonica, comme sur ce ‘A ras du sol’ où l’harmo répond au solo de gratte, ou sur ce ‘Le blues du dimanche’ qui clôture de très belle manière un album dont on pourrait juste regretter qu’il ne nous propose que dix titres.
Un album qui nous parle de femmes et d’alcool, du quotidien et de tout ce qui fait la vie, en plaçant toujours ici et là les mots qu’il faut. Glissant même entre les rythmes enjoués de presque tous les titres de cet opus un slow blues assassin de plus de six minutes trente, ‘Adieu chérie adieu’, sur lequel Lenny s’offre un somptueux solo de gratte.
Sans doute le qualificatif qui colle mieux à cet album de Lenny, somptueux.