Lenine Mc Donald

autoprod.
Blues

Après des années intenses partagées sur les scènes françaises et internationales avec le groupe Jesus Volt, le bassiste Lenine Mc Donald a posé ses valises chargées d’expérience, aboutissement de sa quête du Graal où l’artiste dévoile toute son identité et ses traits de génie d’auteur-compositeur- interprète avec ce premier album éponyme.
Avec à ses côtés son complice de Jesus Volt, le guitariste Jacques ‘El Tao’, Lenine Mc Donald nous immerge totalement dans son univers parallèle, monde de contrastes situé entre un paradis immense et un enfer trop petit, naviguant entre l’origine du monde et l’éternité.
Bluffant de créativité, poète de l’extrême, métissant les styles musicaux à la perfection, Lenine Mc Donald conjugue la langue de Molière à la manière d’un Gainsbourg ou d’un Baschung. Et pour reprendre les paroles d’un autre grand Monsieur, disparu lui aussi, ‘Tout est bon chez ‘lui’, y a rien à jeter, sur l’île déserte, il faut tout emporter’!
Premières notes d’harmo, premiers riffs de guitare sur le titre ‘Petite Muse’, la voix de Lenine, nonchalante, charmeuse et empreinte de sensualité, nous offre une ode à l’amour chaotique. C’en est presque indécent tellement c’est bon.
Bluffant, je répète, il fallait oser sur le titre ‘Cruelle et Belle’ mêler les rythmes et choeurs africains avec cette gratte qui pleure comme sur un vieux blues du Delta. Malicieux, Lenine vous transperce telle une vulgaire poupée de chiffons sur le tempo ensorcelant de ‘Donne moi des ailes’, accompagné par la voix et les rires maléfiques de Virginie Bianchini comme pour mieux vous déshabiller l’esprit qui entoure l’enveloppe charnelle. Hommage est rendu au grand Serge avec l’adaptation de la seule reprise de l’opus, ‘Sorry Angel’, comme un don du ciel, émouvant et sublime.
Avec la beauté provocante des textes pareils à des fresques, les titres s’alignent dans un contexte musical envoutant. ‘L’origine du monde’ vous dévoile une lumière qui dérange, reflet du miroir de nos peurs, ‘Tu me manques’, ponctué de riffs électriques, vous donne le vague à l’âme des jours qui déclinent et des nuits qui se comptent, vide d’un être qui vous manque.
Les thèmes diffèrent et les questions sur l’existence de la vie se posent. ‘Pleine lune’, avec cette simple envie d’ailleurs, de traverser la nuit et bousculer la vie, ‘ces presque riens’ que l’on découvre chez le psy ou encore ce titre à écouter avec philosophie ‘être humain’, être con, être bien, il est vrai que l’on ne sait plus très bien! Un dernier blues pour la route, dobro oblige, ‘Serons nous libres’, histoire de bien se dire qu’il n’est jamais trop tard pour tout recommencer.
A noter la présence sur cet album aux cotés de Lenine et Jacques, de Virginie Bianchini (voix, choeurs, clavier et harmo), Bo Weavil (guitares, harmo et choeurs), Stéphane Glory (batterie), sans oublier Mestre Branco et Alexandro au berimbau.
Il fallait oser, Lenine Mc Donald l’a fait! Un album hors du temps, inclassable, original, presque déconcertant tant il surprend, mais je vous l’assure, incontournable. Un putain d’album, quel pied…!!
Vivre, c’est résister, et résister, c’est créer! Alors procurez-vous ce Lenine Mc Donald sans hésiter sur son site http://siteleninemcdo.perso.sfr.fr/Accueil.html

Alain Betton
Paris-Move
Lenine Mc Donald