Blues-Rock

Punk blues, c’te blague ! Entre oxymore et pléonasme, LEFT LANE CRUISER parvient, comme d’évidence, à réduire la formule du trio façon ZZ Top à sa plus brute expression : le duo guitare-batterie. Rembarrez fissa vos références White Stripes et Black Keys, ces deux tarés se prennent bel et bien pour un heavy-trio à eux seuls. “The Point Is Overflowing” et “High Maintenance” n’auraient pas déparé “Rio Grande Mud”, non plus que “Lay Down” ne l’aurait fait du second Steamhammer ou “Still Rollin” du premier Aerosmith. Toujours menée par l’éructant Freddy J IV, cette paire gagnante réussit à franchir sans débander l’étape du 10ème album. Au contraire, avec des carbus tels que “Booga Chaka”, “Burn Em Brew”, “Lately” ou “Liquor Store”, nos lascars de l’Indiana atteignent ce climax où l’expression se suffit à elle-même. Serré comme un poing américain, le bruit chromé que produisent ces deux-là parvient à faire passer pour neuf celui, éculé, que produisaient déjà leurs aïeux forgerons voici près d’un demi-siècle. À la fois moderne et intemporel, LEFT LANE CRUISER présente tous les atouts pour secouer les popotins, que ce soit dans la poussière des festivals ou dans le smog de votre bar à bikers préféré. Qu’ils en soient dûment célébrés : une rondelle à faire vêler indifféremment belles-mères acariâtres, politicards véreux et voisins ulcérés. S’ils n’étaient si imprégnés de boogie gras de bœuf, on qualifierait ça de rock n’ roll sans barguigner plus avant.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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Sur le site du label Alive Records : Left Lane Cruiser
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