Soul

Lee FIELDS devrait être classé par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’humanité. Quasi-ultime survivant de ce Jurassic Park de la soul originelle (dont trois autres, Howard Tate, Sharon Jones et Charles Bradley, nous ont successivement quittés après des come-backs similaires), ce vétéran, né comme tant d’autres en Caroline du Nord, porte désormais sur ses frêles épaules l’héritage de toute une dynastie. Qu’il lorgne vers Al Green (“Two Faces”), Johnnie Taylor (la plage titulaire), Isaac Hayes (“Wake Up”) ou encore Marvin Gaye (“Love Prisoner”), Curtis Mayfield (“You’re What’s Needed In My Life”, “Love is The Answer”, “Don’t Give Up”) et les O’Jays (“A Promise Is A Promise”), ce petit taureau perpétue, à 68 ans passés, le vintage sound qu’établirent ses aînés voici plus d’un demi-siècle. Épaulé par la crême des session men new-yorkais (dont le guitariste Thomas Brenneck, pilier et co-fondateur de Daptone), Lee FIELDS livre peut-être son meilleur effort avec ce sixième album en 17 ans. Produite par le poly-instrumentiste Leon Michels (saxophone, guitare, flûte, claviers, vibraphone, percussions et backing vocals!), cette rondelle résoud une fois encore le paradoxe philosophal de la soul intemporelle. Musique parmi les moins improvisées (après le classique), cet idiome n’émeut en effet jamais mieux qu’en exsudant la spontanéité. Bien que nimbé d’arrangements sophistiqués (les cordes, cuivres et chœurs de “Will I Get Off Easy”) et de breaks calibrés au quart de seconde, le timbre subtilement voilé de Lee FIELDS ne se départit ainsi jamais de la vista et de la sensualité qui prévalent en la matière. Une leçon de genre, et un inopiné classique hors du temps!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Deux dates à noter en rouge et en gras dans votre agenda: Lee FIELDS sera en concert le 29 avril à l’Église Saint-Eustache à Paris, et il sera le 30 avril à l’Aéronef de Lille!
Deux concerts “sélection PARIS-MOVE”!