LAZARUS HEIGHTS – Papillon

Autoproduction
Classic Rock
LAZARUS HEIGHTS - Papillon

Formé en Dordogne par le guitariste, chanteur et auteur-compositeur anglais Dick Grisdale, Lazarus Heights est un quartette constitué, outre de dernier, du bassiste Simon Pearson, ainsi que du claviériste Paul Mouradian et du batteur vétéran Jeff Gautier (remarqué auprès de Paul Personne, Calvin Russell et Jean-Jacques Goldman, entre autres). Après un premier EP 7 titres, les voici de retour avec un album comprenant dix compositions originales, ainsi que deux reprises significatives. Avec son heavy-riff de guitares et synthés mêlés sur back beat façon “Kashmir” du Zep, la plage titulaire ne concède nulle ambiguïté: ces garçons paraissent s’inscrire dans la veine classic-rock millésimée seventies à laquelle semble les prédestiner leur line-up. La prise de son met particulièrement en valeur la voix nimbée d’écho de Grisdale, ainsi que les nappes de claviers dont Mouradian enrobe les arpèges de guitare. Les chœurs de ce dernier et Fanny Lassagne achèvent de ramener l’auditeur cinquante ans plus tôt, quand des dinosaures tels que Jimmy Page, le Floyd et autres Aerosmith arpentaient encore la surface de notre planète. Avec son parfum post-new wave, l’accrocheur “Fall For You” évoque pour sa part le meilleur des Smiths et des Only Ones, témoignant que le groupe ne se laisse pas enfermer si aisément dans une case hermétique. Sur une rythmique toujours aussi alerte, “Murder Blue” lorgne pour sa part vers une pop mature dans la ligne des premiers Steely Dan, où guitare et piano s’accordent à merveille. Il n’est que temps de signaler quel guitariste, aussi versatile que concis et inspiré, s’avère Dick Grisdale. Entre Queen et 10CC, “Dry Martini” offre à la basse de Pearson son moment de gloire, tandis que les claviers de Mouradian habillent cette plage de riffs amples et grandiloquents, relayés en crescendo par la wah-wah de Grisdale. Le langoureux “Dive” calme ensuite le jeu, tandis qu’une slide délicate et des arpèges minutieux introduisent cette ballade, dans l’esprit des power-slows que proposait Scorpions dans les eighties (et que rejoint en pareil registre le sensible “The Living Room”). Retour au heavy-rock façon Thin Lizzy avec le puissant “Waterfall”, zébré de power-chords et lardé d’un fulgurant solo de claviers à la Rick Wakeman. Nos amis se fendent ensuite d’une première cover, avec l’adaptation du “Au Suivant” de Jacques Brel épousant au détail près celle, fameuse, de sa transposition d’il y a un demi-siècle par le regretté Alex Harvey Band (“Next”). En dépit de son homonymie, “The Joker” n’a par contre rien à voir avec le titre équivalent du Steve Miller Band, mais s’avère une cavalcade rock déterminée où s’entremêlent riffs acérés et guitare aérienne, à mi-chemin entre Wishbone Ash et le David Gilmour de “Meddle”. Renouant avec la veine moyen-orientale de la plage d’ouverture, “The Pleasure” se propulse sur des tablas et des vagues de claviers synthétiques, inspirées des orchestrations égyptiennes d’Oum Kalthoum et Abdel Halim Hafez. La reprise en français (mais avec accent anglais) du “Fantaisie Militaire” d’Alain Bashung détonne volontiers avec le reste de ce panel, mais l’ombrageux “Lazarus Height” n’en conclut pas moins en pleine majesté ce convaincant album de classic rock, où s’abolissent les frontières de l’espace et du temps. Chaleureusement recommandé à tout passionné du genre.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, October 12th 2024

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