Laura Rain and the Caesars

LRC
Blues

Detroit City, c’était Ford et General Motors, mais aussi John Lee Hooker, Motown et Iggy Pop. Des clubs exigeants de cette ville en faillite nous vient à présent Laura Rain. Carénée comme une Oldsmobile, cette chanteuse au tempérament volcanique affiche une maîtrise consommée de la soul et du blues. C’est avec son complice au quotidien, le remarquable guitariste George Friend, qu’elle compose l’intégralité de son répertoire, dans une veine actuelle, mais néanmoins fermement ancrée dans la tradition du genre. C’est lors d’une récente tournée française qu’il fut donné aux plus chanceux de la découvrir sur les planches. À la conviction blessée d’une Amy Winehouse, elle ajoute un sex-appeal dont elle joue avec un art consommé. En studio, avec cuivres, Hammond B3 et tambourins d’époque, elle aligne avec son Friend de mari des classiques instantanés que l’on jurerait parfois issus de l’usine à tubes que dirigeait antan un certain Berry Gordy. Ainsi de "Gold", qui donne son titre à sa dernière livraison, "Work So Hard", "You Can’t Stop", "Cherry Pickin’", "Better Than Me" ou encore "Closer", "Super Duper Love", "Electrified" et "I Don’t Wanna Play" sur ses prédécesseurs. Une allumeuse un tantinet bitchy, drivée par un époux expert en cocottes, ça ne vous rappelle rien…? Laura Rain et George Friend sont un peu l’équivalent moderne d’Ike and Tina. Mais en version heureuse, sans les gnons ni la coke: chez eux, "I’ve Been Loving You Too Long" s’intitule "Ring On The Table". Avec la même touche de greasy soul, à déguster chaud, et sans modération !

Les couvs des trois albums :

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder
Laura Rain