Blues

Comme il y a la musique symphonique et la musique de chambre, il y a le blues qui s’écoute au chaud, près de la cheminée, et celui qui s’écoute, un verre à la main, dans une salle plus ou moins peuplée, ou bien encore dans un festival, en plein air, entouré de plusieurs centaines d’amateurs plus ou moins éclairés et allumés, suivant l’heure à laquelle les festivités se déroulent. Le groupe de Lettonie que j’écoute en ce moment appartient sans nul doute aux deux dernières catégories évoquées ci-dessus. Ils étaient cinq à l’époque où le disque a été enregistré à Riga: Nauris Strezs au trombone, Artis Locmelis au saxophone, Reinis Ozoloins au chant et à la basse, Rolands Saulietis au chant et à la batterie et Janis Bukovskis au chant et à la guitare. Cela se passait le 16 octobre 2010, en Lettonie. Quelques invités étaient de la fête: Raphael Wressnig à l’orgue Hammond, Jonathan Racenajs à la guitare et Normunds Piesis à la trompette. Le public se délectait manifestement de quelque chose d’encore relativement nouveau car la Glasnost initiée à partir de 1985 n’est pas si loin que cela, pour le public présent ce soir là.
Le disque contient des compositions, au nombre de sept, et des reprises de W. Dixon, C. Hodges/O.W. Wright/D. Carter, A. Crudup ou L. Gooden. C’est un bon disque, et qui s’écoute sereinement. Les garçon faisaient d’ailleurs partie des seize formations sélectionnées lors du Premier European Blues Challenge, à Berlin, en mars 2011. Et honnêtement, ils n’avaient pas laissé de stigmates impérissables dans ma mémoire… Alors pourquoi suis-je donc en train de m’extasier bêtement sur un disque qui n’entre pas dans la catégorie des inoubliables ? Hé bien tout simplement parce que je viens d’assister à l’une de leur prestations au Festival de Blues de Sierre, en Suisse, et que ce fut vraiment un super show. Il était tard, Status Quo venait de mettre le feu à la prairie où nous étions réunis et il restait suffisamment de couche-tard pour que la fête continue. Rien de fondamentalement nouveau pour les initiés, c’est vrai, mais une vraie grosse claque pour les autres. Ceux pour qui le blues n’est qu’un appendice musical rapporté au fondamental rock’n’roll.
A Sierre, ce fut un vrai spectacle. Et plus de 60 DVD vendus tard dans la nuit à des spectateurs qui avaient déjà acheté leur billet. Ce qui veut bien dire que pour ces ‘profanes’, cela fut une vraie rencontre avec un genre musical trop peu, ou mal, connu. Un succès à mettre également au compte de tous ceux qui s’évertuent à provoquer de tels rassemblements afin de fournir des occasions de communiquer autour de la musique qu’ils aiment, le Bues.

Site où commander ce disque:
www.latvianbluesband.com