Blues, Jazz |
“Bonafide” est le 7ème album de Larry Griffith, et si le blues est en lui, les intentions jazz façon Doobie Brothers y sont également bien présentes. Que les puristes s’éloignent… Ici, avec “Bonafide”, nous avons une musique résolument moderne, bien loin des standards habituels, et on ne va pas s’en plaindre. Au contraire, car il y a besoin d’artistes talentueux qui secouent les règles et bousculent les frontières. Tout comme nous font sourire ceux qui font valser les étiquettes et qui s’imposent de manière difficilement classable. Avec ce génie de pouvoir figurer ici ou là avec un tel naturel que cela en devient même une évidence. Et Larry Griffith fait partie de ces artistes dont le talent et le génie peuvent se permettre de redéfinir les genres, tracer de nouvelles lignes.
Mais au fait qui est Larry Griffith ?
Natif dans un quartier très pauvre de Cincinnati, dans l’Ohio, le petit Larry a commencé dès l’âge de 9 ans à reprendre et interpréter les paroles des disques de blues de ses parents. On imagine aisément le petit bonhomme s’entrainant devant la glace et prenant des postures de bluesman en se disant “quand je serai grand ce sera mon tour!”. Deux de ses frères qui ont fait l’armée sont revenus avec leur argent, ce qui permet à la famille de déménager dans un endroit plus sympathique… Walnut Hills, le quartier de King Records… Il n’en fallait pas plus pour permettre à ce petit génie de Larry de croiser des artistes comme Hank Ballard, Freddie King, et même James Brown, entre autre… C’est Wesley Hargrove, de Hank Ballard’s Midnighters, qui l’a embauché pour des démos de batterie, et c’est ainsi que Larry Griffith a fini par être un batteur de studio. A cette même époque, deux musiciens le marquent profondément: Jimi Hendrix et son Band of Gypsys, et des phrases musicales lyriques de John Coltrane.
Dans les années 90, il rejoint la scène de blues basée à Atlanta, jouant de la batterie pour Taj Mahal, Susan Tedeschi, Chick Willis, et bien d’autres, encore. C’est bien après que Larry Griffith a commencé à jouer de la guitare, rêvant à plusieurs reprises de jouer de la guitare comme un malade sur scène, pendant un séjour à Clarksdale…
Voici pour la petite histoire de ce grand bonhomme et merveilleux musicien. Et voici donc ce septième album de Larry Griffith, “Bonafide”, qui mérite d’être aussi apprécié et connu que les excellents albums de Keb’ Mo’ maintes fois “Awardisés”. Ici, tout est bon pour vous faire rêver : des chœurs magistraux, l’utilisation des cuivres avec intelligence, et une guitare blues/jazz. Un vrai bonheur de bout en bout, pour un album indispensable, de par sa beauté, ses magnifiques compostions et un mixage que l’on ne retrouve de cette qualité là que sur les très grosses productions.
“Bonafide”, de Larry Griffith, est juste indispensable, addictif et jouissif. A vous d’en profiter entre amis!
Espérons que les festivals européens commenceront à s’intéresser à cet immense artiste et que nous aurons le bonheur de le voir sur des scènes européennes très bientôt.
Thierry Docmac
Bayou Blue Radio – Paris-Move
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Site web de Larry Griffith, ICI, pour la version numérique, disponible sur le site de l’artiste.
La version CD est disponible ICI